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CLAIRE TABOURET : «Visite d’atelier et entretien»

  • Posted by Béatrice Cotte
  • On 20 janvier 2014
  • Artiste française, Paris, Peinture, Visite d'atelier

Claire Tabouret est une jeune et talentueuse peintre de 32 ans en pleine ascension. J’ai découvert cette artiste l’année dernière sur le salon Drawing Now et depuis, je suis attentivement son travail. Fin 2013, lors de sa dernière exposition, intitulée Prosôpon à la Galerie Isabelle Gounod, François Pinault a fait l’acquisition de plusieurs toiles figuratives. Certainement conquis, par la profondeur et la puissance picturale de sa peinture, il l’a également invitée à participer à une exposition collective qui se tiendra en avril prochain dans sa fondation privée au Palazzo Grassi de Venise.  Une magnifique opportunité pour cette jeune artiste promise à un bel avenir ! Elle nous reçoit dans son atelier de Pantin, pour nous présenter ses derniers travaux avant leur départ pour sa prochaine exposition à Thonon-Les-Bains.

Entretien :

Bonjour Claire, pouvez-vous nous expliquer votre parcours de peintre ?

Je suis diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris, mais je peins quotidiennement depuis l’âge de 4 ans. J’ai toujours su, depuis toute petite que je serais peintre, je me suis toujours définie dans mon fort intérieur comme une « enfant peintre ». C’est une véritable vocation…Jeune, je travaillais dans le garage de mes parents, je faisais des tableaux sur tous les supports que je trouvais, même parfois sur les draps de lit !



Claire Tabouret

 

 
A l’époque, je n’avais pas du tout de regard sur l’art contemporain. Je connaissais certaines choses, comme les impressionnistes. Originaire de Montpellier, j’allais de temps en temps visiter le Musée Fabre, mais ma culture artistique était plutôt « grand public ». Lorsque je suis arrivée aux Beaux-Arts de Paris, il y a eu un véritable décalage qui s’est opéré. Le plus grand choc a été de me rendre compte que je n’étais pas seule à peindre ! Pour moi la peinture était très liée à la solitude. Il fallait tout d’un coup se confronter à d’autres individualités, qui avaient d’autres pratiques et d’autres cultures artistiques. J’ai également eu une certaine difficulté à travailler dans un atelier où les étudiants sont les uns sur les autres et où les images envahissent tout l’espace. Ce déversement d’images m’engloutissait presque et face à ce monde saturé d’images, je me suis interrogée dans mon travail sur la responsabilité  de rajouter une image aux images. Tout au long de mes études, finalement, j’ai fait un rejet de la peinture figurative et je me suis tournée vers plus de minimalisme et une peinture plus abstraite. Durant cette période, je me suis concentrée sur la trace, la cicatrice, et surtout j’ai commencé à poncer à la main toutes les toiles que j’avais peintes pendant mon cursus. Ce travail long, très physique, et finalement méditatif, tenait quasiment de la performance. La volonté de revenir à des pages blanches, mais qui n’étaient pas tout à fait blanches, puisque parsemées de cicatrices et de traces, m’a permis  d’établir un socle sur lequel j’allais pouvoir construire mon histoire d’ « adulte peintre ». Ainsi, je suis sortie des Beaux-Arts en 2006, avec une série de toiles complètement « effacées » à partir desquelles j’ai pu recommencer à faire de la peinture figurative. C’est un peu comme si cette étape de ma formation avait été un passage obligé, un processus nécessaire, afin de bien mesurer l’importance de rajouter dans l’art une image à une image.
Oui, aujourd’hui c’est un choix « osé » de peindre des sujets figuratifs et d’histoire ? Ce genre de peinture était, il y a encore quelques années, un peu déprécié par le monde de l’art contemporain, non ?
Petite, quand je visitais des musées, ce qui me marquait c’était que toutes les peintures étaient faites par des hommes qui représentaient souvent des hommes. Je voulais donc moi aussi me lancer dans de grands sujets et aborder la peinture d’histoire. J’aime la frontalité du corps debout à échelle humaine et je voulais me confronter à cela et m’en investir.
Comment êtes-vous entrée à la galerie Isabelle Gounod ?
J’ai eu la chance en 2008, un an après ma sortie de l’école, de décrocher une résidence de six mois. A la fin de cette résidence, j’ai bénéficié d’une première exposition en Auvergne. Jérémy Liron, un artiste de la galerie, mais aussi critique d’art a écrit un article dans Semaine des éditions Analogues. Isabelle l’a lu et m’a contactée. Nous nous sommes rencontrées et ensuite les choses sont allées très vite. Début 2010, elle a monté mon premier « solo show » à la galerie et depuis chaque année elle expose mon travail.
Vous nous recevez dans votre atelier, comment est-il organisé ?
Selon les périodes, c’est plus ou moins bien rangé, là c’est tellement bien rangé qu’on dirait presque qu’il y a une chorégraphie d’atelier (rires)…j’ai eu la visite d’un très grand collectionneur il y a deux jours, ceci explique cela, mais disons qu’en règle générale il y a quand même une organisation et une séparation des espaces dans l’atelier selon les différents travaux que je réalise. J’ai un espace plus « zen » dédié à mes autoportraits quotidiens, que je réalise à l’encre de Chine sur papier de riz, sur cette table que vous voyez là-bas.



Puis, il y a un espace où je réalise mes petits formats, avec un petit chevalet. C’est un espace de « recherche » aussi, car je dispose par terre les images « du moment » que j’ai collectées autour d’une thématique. Je m’assois souvent sur ce tapis d’illustrations qui s’accumulent au fil de mes recherches, pour les regarder et nourrir mon travail.  Lorsque j’ai fini une série ou une exposition, je range tous ces documents dans une boîte que je date et que j’archive.
Le coin recherche, le tapis d’images
 
Sur les murs de l’atelier, au fond et à droite, je dispose les grandes toiles. Je travaille plusieurs tableaux en même temps, je passe de l’un à l’autre, d’un espace de l’atelier à un autre. Je peux être obsédée par une grande toile complexe, ou me retrouver bloquée, alors, je prends du recul, je m’assieds sur mon tapis d’images et je fais autre chose, parfois je me lance dans un petit portrait afin d’approfondir un personnage. Les céramiques que vous voyez-là sur les socles sont une nouvelle étape de mon travail. C’est la première fois que je me confronte à cette technique et je les ai réalisées dans un autre atelier. J’ai extrait certains enfants représentés dans mon tableau  Les insoumis, pour leur donner corps en trois dimensions. C’est une nouvelle expérience, un travail de sculpture que j’ai beaucoup aimé réaliser.
 
Comment et à quel moment réalisez-vous vos autoportraits ?
C’est un travail journalier vraiment lié à l’atelier. J’ai tendance à commencer par ça, mais parfois j’y reviens plusieurs fois dans la journée. La règle étant qu’il n’y en a qu’un par jour et qu’il soit réussi ou raté j’appose la date et il rejoint la série.
 
Quelques autoportraits de Claire Tabouret
 
Depuis combien de temps avez-vous instauré ce rituel ?
Depuis deux ans maintenant. J’ai voyagé trois mois en Chine à l’occasion d’une de mes expositions à Pékin. Durant mon séjour, j’ai lu un ouvrage sur la figure androgyne dans l’art dans lequel une citation de la romancière japonaise Yoko Tawada a tout spécialement retenu mon attention : « On dit que le corps humain est composé à 80% d’eau, aussi n’est-il guère étonnant qu’un autre visage apparaisse chaque matin dans le miroir. ». Parallèlement je me suis intéressée à la technique de l’encre de chine sur papier de riz. Ce médium très liquide se mariait bien avec cette idée de visage mouvant, aqueux décrit par Yoko Tawada. J’ai donc commencé à réaliser des autoportraits à l’encre de Chine, un moyen pour moi également de garder une trace, un souvenir, de chacune des journées passées à Pékin. Cette démarche était très personnelle et nouvelle car je ne maîtrisais pas du tout cette technique, l’encre m’échappait complètement et je trouvais intéressant de me confronter à cette solution aqueuse mais également de confronter mon image à celle renvoyée par le miroir. Je me dessine, mais c’est l’encre qui révèle mon portrait sur le papier et elle laisse toujours une part de surprise.
En revenant en France, j’ai gardé cette pratique et  l’autoportrait est devenu un rituel. Ce face à face dans le miroir est une façon de me concentrer et de commencer une journée de travail.
Comment préparez vous et peignez vous vos toiles ?
Je travaille à la peinture acrylique, car encore une fois c’est une technique à base d’eau et l’eau est un sujet très présent dans mon œuvre.
 
Les tubes de peinture acrylique
Pour les grandes toiles quand il y a beaucoup de personnages, je fais au fusain une mise aux carreaux classique. J’apprécie tout particulièrement cette phase relative au dessin préparatoire. Elle permet de se familiariser avec la composition et de faire des choix.
 
Ensuite, j’applique plusieurs sous-couches. Pour des tableaux représentant des personnages, la première couche est toujours un fond vert quasiment fluorescent, qui me sert pour révéler les carnations. Ce qui m’intéresse, c’est cette lumière qui vient de la profondeur de la toile et qui est sous la peau des personnages. Les personnages sont ainsi dans mes toiles la source lumineuse du tableau. Ensuite, j’opère un obscurcissement, en superposant des couches et des couches de peinture. Ce processus agit dans mon œuvre comme un test de résistance de l’image et de la lumière à cet assombrissement. Les traces des différentes couches appliquées sur la toile sont laissées visibles sur les tranches. Elles témoignent de ce processus créatif.
Il n’y a pas de dessin préparatoire sur papier, vous dessinez la composition directement sur la toile ?
Oui, je dessine rarement sur papier, je suis très liée à la couleur, donc je réalise souvent une étude préparatoire à la peinture sur une petite toile.
Quel type de toile utilisez-vous ?
Je varie souvent les épaisseurs des toiles en fonction des sujets que je traite et en ce moment je travaille sur une toile extrêmement lisse qui est du polyester et qui s’apparente à une surface papier.
Quelle est votre palette de couleurs ?
Mes gammes de couleurs varient selon les thèmes que j’aborde bien sûr, mais ce sont toujours des couleurs assez ambiguës, du doute, qui ne sont pas des couleurs franches. Ce sont des couleurs d’une lumière mentale. Pour la série L’île, j’ai utilisé une palette de gris/ bleus/violets et dans mes nouveaux travaux on se décale vers des gris/verts.
Quand décidez-vous qu’un tableau est terminé ?
C’est une grande question pour un peintre, car un tableau pourrait-être fini à maintes étapes de sa création. Dans mon travail il y a un rapport fort au temps, à l’usure, et à la patine aussi. Les couleurs non-franches que je recherche viennent à force de recouvrements successifs de la toile et il  arrive un moment où j’atteins un état de suspension entre l’obscurité et la lumière. On est dans un instant de bascule. C’est quand j’atteins ce point d’équilibre, que le tableau est terminé.
Avez-vous conscience de la mélancolie et parfois du sentiment d’angoisse, de peur, qui émane de certaines de vos toiles ?
De la peur non, je ne le ressens pas du tout, mais je comprends le sentiment d’angoisse qui émane de certains de mes personnages qui peuvent paraître terrifiants. Cependant, pour moi ce sont des « amis » avec lesquels je vis au quotidien et qui sont en quelque sorte des autoportraits. La mélancolie, oui elle est présente comme le rapport à la mort. La  peur de la mort est un moteur évident dans ma manière de travailler. J’ai vraiment conscience que mon travail s’inscrit dans un univers grave, sérieux, voire peut-être un peu sinistre ou même avec une dimension parfois morbide, mais bizarrement c’est un univers dans lequel je me sens confortable.
 
Claire Tabouret, Les forces contraires – 2013. acrylique sur toile – 170 x 230 cm. Collection privée.
Depuis toute petite je suis une personne déterminée et grave. Dès que j’ai su lire, j’ai lu tous les livres que je trouvais sur la Shoah… Mon travail questionne aussi la thématique de l’oubli, de la résistance au temps, à l’image, à la couleur et à la lumière. On ne sait pas si les personnages que je représente sont morts, mais imaginons qu’ils soient sur le rivage des morts, ils dégagent pourtant une faible lueur qui vient des profondeurs de la toile. Ils résistent à l’oubli, malgré les différentes couches de couleurs qui ont tenté de les effacer.
Comment définiriez-vous votre peinture ?
Je m’interroge beaucoup sur la place de l’individu dans le monde et c’est pour cela que je parle beaucoup de corps debout.  La question du regard, est également très importante à la fois dans mes autoportraits et dans mon travail sur les portraits de groupes. Ainsi, si je devais résumer ma peinture à une phrase ce serait : « un regard qui regarde ».
Comment choisissez-vous les thèmes de vos séries de tableaux ?
Chaque ensemble a une histoire, liée à ma vie, mais imprévisible à l’avance car rattachée à des rencontres, des voyages, des lieux où je me suis trouvée physiquement. Je m’immerge alors dans un univers.
Par exemple pour la thématique des migrants, ma précédente série, le sujet est venu lors d’une résidence à Marseille en 2011 où j’ai vécu une expérience troublante.  Arrivée dans mon atelier de la Friche de La Belle de Mai, j’ai eu un blocage et me suis retrouvée, pour la première fois de ma vie, dans l’incapacité de peindre ! Je me suis aperçue que c’était lié à mon rapport à la ville dans laquelle j’avais du mal à m’intégrer. En observant, depuis les fenêtres de mon atelier, les bateaux arriver dans le port de la Joliette, j’ai pensé que mon blocage, venait peut-être du fait que mon arrivée dans la ville ne s’était pas faite de la bonne manière. Mon intuition était, qu’il fallait que je reparte pour revenir  dans cette ville par la mer, car c’est comme ça que l’on doit arriver à Marseille ! J’ai contacté le directeur de la SNCM, pour lui expliquer mon intuition et à ma grande surprise il a répondu positivement et m’a aidée à retrouver mon inspiration en me faisant embarquer pour un aller/retour sur Alger. Cette traversée Marseille/ Alger avait vraiment un sens par rapport à mon travail, car je m’intéresse aux lieux qui gardent la mémoire des événements. Ce passage d’un continent à un autre est chargé du souvenir de milliers de traversées, d’histoires d’hommes et de femmes. Je suis donc partie sur cette thématique là du passage d’une rive à une autre, qui trouvait également un écho en plein printemps arabe avec les traversées des migrants essayant de rejoindre l’île de Lampedusa. La migration est une thématique universelle, intemporelle, à la fois ancrée dans l’histoire, dans la mythologie, et la brûlante actualité politique. J’ai donc accumulé de nombreuses images pour travailler finalement ce sujet de peinture d’histoire et fait plusieurs aller/retour Marseille/Alger, sans poser pied à terre, pour revenir d’une façon plus symbolique et personnelle dans la ville. 
 
Claire Tabouret, Le passeur – 2011. acrylique sur toile – 200 x 250 cm. Collection SJ Berwin
 
A nouveau, il y avait une histoire d’eau dans mon travail et le mouvement cyclique des vagues répondait au rythme des images de migrants qui inondaient les médias.
Chaque matin, j’avais l’impression que mon atelier était un rivage sur lequel se déposaient ces images terribles et que ça ne s’arrêterait pas. Ce qui me sautait aux yeux c’était qu’il manquait dans ces photographies une notion de temps, une dimension humaine, une vraie réflexion sur la condition humaine en général et je trouvais intéressant que la peinture vienne pallier ce manque. Les photographies ne sont pas des modèles en soi dans mon processus créatif, ce sont des stimuli qui déclenchent la peinture. Je cherche à rendre via la peinture tout ce qui est absent de la photo et que je ressens.
Cet ensemble vous a occupé plus d’un an et demi, comment s’est opéré le glissement vers la série Prosôpon ?
J’ai refait l’été dernier des toiles de personnes dans des barques pour une exposition et j’avais déjà ressenti un changement dans ma manière de traiter ce sujet de façon plus onirique, quasi mythologique. Dans la série précédente on était entre une rive et une autre. On ne savait pas trop où on se situait. Un glissement s’opérait en douceur et mes nouveaux personnages sont arrivés de l’autre côté de la rive, ils nous regardent depuis un autre monde, celui des morts peut-être? Lors de ma dernière exposition à la Galerie Isabelle Gounod, la dernière toile que j’ai accrochée, Les Sorcières, représentait un groupe d’enfants dont les cheveux se mélangeaient comme des racines ; j’ai remarqué que souvent la dernière toile que je réalise pour une exposition est celle qui ouvre sur la suite. 
 
Claire Tabouret, Les sorcières – 2013. acrylique sur toile – 130 x 310 cm. Collection privée
Cette toile introduisait l’idée du groupe que j’aborde dans mes nouveaux tableaux. Quelle place occupe l’individu dans un groupe ? La notion de résistance qui peut s’opérer aussi entre l’individualité et l’identité de groupe. Dans mes derniers travaux j’évoque la peur de l’individu d’être englouti dans la masse. Cela transparaît dans la toile de droite où les vêtements des personnages sont reliés les uns aux autres et forment une seule et unique camisole qui les emprisonne, tandis que dans la toile de gauche ce sont les cheveux qui s’entremêlent comme des racines. Ce traitement apporte presque comme une abstraction dans ces toiles. 
 
Claire Tabouret, La grande camisole, 2014, acrylique sur toile, 260 x 190 cm.
Toile en cours de réalisation au moment de la prise de vue,
Exposée jusqu’au 16 mars à  la Chapelle de la Visitation à Thonon-Les-Bains
Claire Tabouret, Les Liens, 2014, acrylique sur toile, 260 x 190 cm.
Toile en cours de réalisation au moment de la prise de vue,
Exposée jusqu’au 16 mars à  la Chapelle de la Visitation à Thonon-Les-Bains
 
Où vont partir ces deux toiles ?
Comme les bustes en céramique, elles ont été réalisées pour une exposition qui débutera le 18 janvier dans la Chapelle de la Visitation de Thonon-Les-Bains.
Je visite tous les lieux dans lesquels je vais exposer et souvent les lieux sont une source d’inspiration. La Chapelle de la Visitation est étroite et très haute, toute en verticalité. J’ai décidé d’exploiter ces caractéristiques architecturales et de travailler autour de l’idée d’élévation. J’ai peint deux grands tableaux verticaux qui seraient comme des murs et c’est vrai que c’est la première fois dans mes toiles qu’il n’y a pas d’ouverture sur un espace. Il n’y a pas de fond, il a quelque chose d’oppressif. Ces deux toiles fonctionnent donc ensemble et se feront face.
 
Claire Tabouret, Figures d’enfants en céramique
 
On discerne dans vos peintures des références à la grande peinture d’histoire.  Quel rôle jouent ces citations à l’histoire de l’art ?
C’est comme une sorte de vocabulaire qui s’est inscrit au fil du temps et de mes recherches dans mon subconscient. Dans mes tableaux, je suis parfois moi-même surprise de retrouver des références à des peintures que j’ai beaucoup regardées. Par exemple, dans la grande toile des Insoumis, j’avais vraiment en tête Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet et sans avoir vraiment analysé le pourquoi du comment, c’était finalement évident. Lorsque ma grand-mère est décédée j’ai retrouvé une boîte de photos de son enfance et cela a été un déclencheur. Rapidement je me suis détachée de l’histoire familiale pour m’intéresser à la représentation de l’enfance telle que je la perçois et telle que je l’ai vécue. J’ai  peint cette grande toile sur un format justement historique, comme Courbet dans Un enterrement à Ornans, j’ai traité de la petite histoire en utilisant les codes picturaux de la grande histoire. Au départ, je n’y avais pas particulièrement pensé, je m’étais focalisée sur la disposition du groupe et de chaque personnage, sur la lumière particulière que je voulais donner au tableau. 
 
Claire Tabouret, Les insoumis – 2013. acrylique sur toile – 260 x 390 cm. Collection privée
 
 
Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans, 1849-1850, huile sur toile, 315 x 668 cm, Musée d’Orsay
En ce qui concerne la présence des personnages et les regards Je pense souvent à l’œuvre de Manet.
Galerie Isabelle Gounod, 13, rue de Chapon, 75003, Paris.
Plus d’informations sur le site www.galerie-gounod.com
Site internet de l’artiste : www.clairetabouret.com
 
Vidéos
http://www.youtube.com/watch?v=NEr2fnbdRwk
http://www.youtube.com/watch?v=uxq2gU_fGbU
Expositions en cours et à venir:
– Vues. Paysages d’aujourd’hui d’après Hubert Robert. Exposition collective. Domaine de Chamarande. Commissaire associé : COAL. Du 30 novembre 2013 au 30 mars 2014. 
–     –  Claire Tabouret, Le regard, dedans dehors, du 18 janvier 2014 au 16 mars 2014, Chapelle de la Visitation, 25 rue des Granges, Thonon-les-Bains
 
–      –  L’Objet du silence, du 25 janvier au 1er mars 2014, exposition collective, la Graineterie, 27, rue Gabriel Péri à Houilles
 
–      –  La femme d’à côté.Exposition collective. Galerie Les Filles du Calvaire. Paris. Commissaire : Charlotte Boudon. Vernissage le samedi 25 janvier 2014 de 15h à 20h. Du 25 janvier au 22 février 2014.
       –  Et la Peinture ?  Exposition collective. Galerie du jour Agnès B. Paris. Du 1er février au 15 mars 2014.

–      – L’illusion des lumières. Exposition collective. Palazzo Grassi. Venise. Commissaire : Caroline Bourgeois. Du 13 avril à décembre 2014.
 
About Béatrice Cotte

Fondatrice et Rédactrice en chef Diplômée d'une maîtrise en Histoire de l'art (Panthéon Sorbonne - Paris IV) et d'un Mastère en Management de l'édition (ESCP), elle commence sa carrière dans l'édition de livres d'art (Ville de Lyon et Imprimerie Nationale). Après une expérience en marketing dans le domaine du Luxe (LVMH et LANCASTER) et la création de deux marques textiles (Une Fée, Un Ange et Magic Stroller Bag), elle revient à ses premiers amours, l'art, et fonde en 2012 le site Follow Art With Me, transformé en 2016 en Follow Art With Us. En 2016, Béatrice est membre du Jury du Prix des Amis du Palais de Tokyo. En 2017 elle fonde l'association FAWU et la Bourse FAWU ABROAD.

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