ART PARIS 2013 : « La Russie à l’honneur »
- Posted by Béatrice Cotte
- On 31 mars 2013
- 2013, Paris
Rendez-vous « phare » du printemps à Paris, cette année Art Paris Art Fair met à l’honneur la création russe et accueille 144 galeries de 20 pays européens sous la nef du Grand Palais.
Art Paris Art Fair affirme ainsi son identité singulière de foire orientée vers la promotion des scènes de l’Est (Europe Centrale et Orientale, Moyen-Orient et Asie). En 2013, Art Paris Art Fair met l’accent sur la Russie, avec une plateforme centrale qui accueille une dizaine de galeries venues de Moscou, Rostov sur le Don, Saint-Pétersbourg et Vladivostok, tandis qu’une vingtaine de galeries européennes présentent leurs artistes russes.
Si la foire propose une véritable découverte de l’art russe des années 1930 à nos jours, je ne me suis pas pour autant contentée de ce seul axe d’exploration ! J’ai certes eu le plaisir de repérer certains artistes russes, mais je dois l’avouer je n’ai pas eu de véritable coup de cœur pour l’un d’entre eux en particulier. Non, c’est une artiste bien française, restons « chauvins », qui a retenu toute mon attention, une petite découverte doublée d’une rencontre comme je les aime ! Sabine Pigalle remporte ainsi mes suffrages pour cette session d’ Art Paris 2013.
Sabine Pigalle, Série Timequakes, After Jan Van Eyck, photographie, éd.3 Courtesy Louise Alexander Gallery |
Voici donc pour partager avec vous cet événement un petit diaporama des œuvres qui ont, plus que les autres, retenues mon attention. En commençant, pour respecter le thème qui guide la foire cette année, par celles des artistes russes, en continuant par celles des artistes dont je suis le travail et en terminant par un petit aparté sur le travail de Sabine Pigalle.
f.vizet@iesa.info
ARTISTES RUSSES OU DE L’EST
Dimitri Tsykalov, Heart, 2003, humus, terre, branches, 170 x 100 x 100cm, Courtesy Galerie Rabouan Moussion |
Tatiana Akmmetgalieva, Drama, 2010, techniques mixtes, 30 x 30 X 10 cm, 2 pièces, Courtesy Galerie Mimmo Scognamiglio |
Roberto Kusterle, Croissance 2012, série Les marques de la métembiose, tirage numérique pigmentaire sur papier archiva, 95 x 100cm, éd.5, Courtesy Galerija Fotografija |
Andrei Molodkin, Gazprom, 2012, stylo à bille sur toile, Courtesy Galerie Orel Art |
Katerina Belkina, Metro, 2011, photographie, 100 x 130 cm, éd. 9, Courtesy Gallery Lilja Zakirova |
Katerina Belkina, Hommage aan Degas, 2011, photographie, 120 x 84 cm, éd. 9, Courtesy Gallery Lilja Zakirova |
Katerina Belkina, Fly, 2011, photographie, 130 x 110 cm, éd. 9, Courtesy Gallery Lilja Zakirova |
LES ŒUVRES DES ARTISTES QUE JE SUIS
Lucy Glendinning, Feather Child 4, 2012, techniques mixtes, 122 x 61 x 33cm, Courtesy Galerie Da End |
Shiaru Shiota, State of being #30, 2010, techniques mixtes, 150 x 100 x 80cm, Courtesy Galerie Christophe Gaillard |
Shiaru Shiota, State of being, 2012, techniques mixtes, 100 x 125 x 100cm, Courtesy Galerie Mimmo Scognamiglio |
Shiaru Shiota, State of being, cards, 2013, techniques mixtes, 80 x 45 x 45cm, Courtesy Galerie Daniel Templon |
Shiaru Shiota, State of being, 2013, techniques mixes, Courtesy Galerie Daniel Templon |
Jan Fabre, Aloys Bigirumwani, premier évêque noir, 2012, Elytres de Coléoptères sur bois, 227,5 x 173cm, Courtesy Galerie Daniel Templon |
Annee Olofsson, Childworld, 2011, c-print, 180 x 150cm, Courtesy Galerie Mimmo Scognamiglio |
Jan Fabre, Gisant, 2012, marbre, 36 x 20 x 17cm, Courtesy Galerie Daniel Templon |
Simon Schubert, untitled, 2010, papier plié, Courtesy Galerie Bodson-Emelinckc |
Michelle Lopez, Blue Angel, 2012, Aluminium et peinture automobile, 304,6 x 61 x 30,5cm, Courtesy Galerie Christophe Gaillard |
Erwin Olaf, Berlin, Stadtbad Neukölln, 23rd of April 2012, chromogenic print, Courtesy Galerie Rabouan Moussion |
Corinne Mercadier, photographie, Courtesy Galerie Les filles du Calvaire |
Yang Yongliang, A bowl of Tapei, 2012, impression sur papier archival, 100 x 100, éd.7, Courtesy Galerie Paris Beijing |
Pavlos, Big Mac, papier, 130 x 115 x 6,5cm, Courtesy Sem-Art Gallery |
Détail |
Myungil Lee, To exist or to sustain ?, 2012, fils, 42,5 x 28cm, Courtesy Galerie H.A.N |
Jonone, Courtesy Galerie Rabouan Moussion |
Duncan Wylie, Fitzcaraldo, 2012, huile sur toile, 130 x 178,5cm, Courtesy Galerie JGM |
L’ŒUVRE DE SABINE PIGALLE
J’ai découvert le travail de Sabine Pigalle, la veille de l’ouverture de la foire, lors d’un déjeuner chez Isabelle et Fabrice de Pontfrache. Cet adorable couple de collectionneurs avait organisé dans leur appartement parisien une petite mais remarquable exposition de deux jeunes artistes françaises, Sabine Pigalle et Céline Cléron, dans le but de faire connaître leur travail. Jusqu’à présent sans galerie en France, ils voulaient partager leur admiration pour ces deux jeunes artistes émergentes.
Chez Isabelle et Fabrice de Pontfrache |
J’ai tout de suite était séduite par le travail de Sabine Pigalle, et notamment par sa série Timequakes, qui ne pouvait en tant qu’historienne de l’art que trouvé une « résonnance sensible» en mon fort intérieur !
Dans son travail, Sabine Pigalle se réapproprie l’iconographie des grands portraits de l’histoire de l’art pour mieux nous en révéler l’intemporalité et la fragilité. Grâce à une maîtrise virtuose et inventive du médium photographique, cet hommage contemporain à la peinture classique se joue des codes et des genres avec subtilité et raffinement.
Sabine Pigalle, Série Timequakes, After Piero di Cosimo, photographie, éd.3 Courtesy Louise Alexander Gallery |
Chez Isabelle et Fabrice de Pontfrache, j’ai pu découvrir l’ensemble de la série Timequakes, soit une trentaine de petits formats intimistes, à l’image des portraits hollandais de la Renaissance. Sur Art Paris, l’artiste exposait avec son galeriste italien, deux portraits en grand format de cette série, ce qui lui donne plus de force et de contemporanéité. J’ai ainsi pu admirer à travers ses grands formats toute la maîtrise technique de l’artiste et la beauté de ses images, une vraie belle découverte !
Stand de la Galerie Louise Alexander Gallery |
Timequakes est consécutive à l’expérience vécue par l’artiste, en mars 2011, lors d’un tremblement de terre au Japon. En guise d’exutoire, elle transpose le chaos des destructions matérielles en télescopage temporel. Elle crée ainsi de véritables ex-votos à partir de portraits humanistes anciens. Ils se trouvent entremêlés à des portraits photographiques contemporains sur fond de flux lumineux. Cette stratification singulière exprime la collision de l’espace et la sédimentation du temps éprouvées au Japon.
Cette série mixe ainsi la représentation humaine et des fonds traités comme des paysages contemporains. Ces figures hybrides jettent un pont entre ces deux territoires que sont la peinture et la photographie, tous les deux dévolus à l’art du portrait, mais aussi entre l’art ancien et l’art contemporain, entre figuration et abstraction.
Sabine Pigalle, Série Timequakes, After Lucas Cranach the elder, photographie, éd.3 Courtesy Louise Alexander Gallery |
En se réappropriant notre patrimoine culturel, en empruntant des éléments à plusieurs œuvres et en les recomposant au moyen de collages et juxtapositions disparates pour n’en faire plus qu’une, l’artiste s’emploie, à travers le biais de ses emprunts et de ses détournements, à créer une image trompeuse mais qui ait la valeur et la densité d’un faux souvenir.
Outre la sédimentation de notre héritage culturel qui la fonde, la série Timequakespose ainsi cette question essentielle de l’appropriation et du leurre propres à toute image.
Cette série a semble-t-il rencontré sur la foire un vif succès, puisque les deux œuvres exposées le premier jour étaient déjà épuisées deux jours plus tard et remplacées par deux nouveaux portraits de la série…A suivre !
ART PARIS 2013
LA RUSSIE A L’HONNEUR
Du 28 mars au 1er avril 2013, Grand Palais, Paris.
Plus d’informations sur le site www.artparis.fr
Sites internet de Sabine Pigalle :
www.sabinepigalle.com
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