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SLICK 2013 : une 8ème édition « Hors les Murs »

  • Posted by Béatrice Cotte
  • On 31 octobre 2013
  • 2013, Foire off, Paris
Après l’esplanade du Palais de Tokyo, puis le Garage Turenne, la foire d’art contemporain Slick s’est installée sur les bords de la Seine, juste en dessous de sa grande sœur la Fiac. On regrette le cadre du Garage qui avait su donner à cette foire l’an passé une atmosphère et une âme particulière, qui collait bien avec son image de foire novatrice; mais on a pu apprécier une localisation plus centrale et stratégique juste en dessous du Pont Alexandre III. L’emplacement et la vue étant exceptionnels, l’aménagement de la foire sur les berges de la Seine, dans une ambiance de « guinguette branchée », ont finalement fait oublier le manque d’âme de la grande tente blanche.
Cette foire qui s’exporte également à Bruxelles en parallèle d’Art Brussels en avril, se propose de découvrir les nouveaux talents, et se distingue de ses consœurs par sa taille qui se veut plus humaine et chaleureuse.
Slick accueille en moyenne 15 000 visiteurs à Paris (17 000 attendus cette année) et 7 000 à Bruxelles. La foire met l’accent sur des artistes contemporains français et internationaux afin de révéler la scène et les tendances artistiques les plus actuelles. Son ambition est d’être une foire tremplin, complémentaire à ses grandes sœurs.
Découverte, dynamisme et sélection exigeante d’une quarantaine de galeries établies et émergentes, font de cet événement une alternative ambitieuse. Sa sélection resserrée de galeries permet de créer les conditions idéales de visite, ni trop grande, ni trop petite, offrant une bonne visibilité des artistes, cette foire résolument à taille humaine, est un moment de découverte privilégiée pour le visiteur !
Cette session parisienne 2013 accueillait 36 galeries, dont 60% étaient françaises et 40% majoritairement installées en Europe. Une foire qui a donc décidé de mettre en avant et de supporter la scène nationale et européenne.
SLICK PROJECTS & PRIX DES COLLECTIONEURS
Petite particularité identitaire de la foire, ses présentations de projets d’artistes et le Prix des Collectionneursqui les accompagnent.
Slick ponctue son parcours de 13 SLICK Projects, œuvres de grands formats, produits spécialement par un artiste et sa galerie pour l’occasion. Le Prix des Collectionneurs lancé en avril 2013, récompense la créativité, l’originalité et le professionnalisme d’un artiste présentant un SLICK Project.
En avril dernier, le Prix des Collectionneurs a été décerné à Fred Penelle & Yannick Jacquet – Galerie LKFF Art & Sculpture Projects. Le jury était composé des collectionneurs vivant en Belgique Frédéric de Goldschmidt, Galila Barzilai-Hollander, Alain Servais, Agnès Rein et Hubert Bonnet.
En récompense de ce prix le duo d’artistes a été invité à présenter un nouvelle version de leur projet sur cette édition de SLICK Paris.
FRED PENELLE & YANNICK JACQUET
Mécaniques Discursives, est une nouvelle version de l’installation primée à Bruxelles, qui met en scène in situ la rencontre d’un artiste graveur  Fred Penelle et d’un vidéaste Yannick Jacquet(Legoman).
 
Fred Penelle & Yannick Jacquet, Mécaniques discursives, 2013, installation,
courtesy LKFF art & sculpture projects
 
Mélange de gravure et de projection vidéo, Mécaniques Discursives représente une étrange machinerie absurde et poétique se développant et vivant sur les murs, prenant comme point de départ le principe de la réaction en chaine.
Fréd Penelles’efforce depuis de nombreuses années à faire sortir la gravure de son cadre et de ses «beaux papiers». Par ses installations, il lui donne un nouveau souffle et la dévie des routes trop empruntées. De même, le travail de Yannick Jacquetest marqué par ce désir de sortir des formats de projections traditionnels et de mettre en espace la vidéo. Leur envie commune de sortir des sentiers battus de leur discipline respective les a naturellement rassemblés autour de ces Mécaniques Discursives.
 
Fred Penelle & Yannick Jacquet, Mécaniques discursives, 2013, détail de l’installation,
courtesy LKFF art & sculpture projects
 
En une petite dizaine d’années, Fred Penelle, qui a reçu fin 2007 le Prix Art Contest, a donné un sursaut d’énergie à la gravure par son utilisation inédite dans une œuvre foncièrement originale, malicieuse, aussi drôle que grave. Tenant de l’installation, chaque exposition met en place au mur une ribambelle de personnages et d’objets qui mélangent, joyeusement ou avec gravité, le temps, les époques, le dessin, la peinture, le noir, la couleur, les images anciennes…, pour raconter non pas une mais mille histoires enchevêtrées dans lesquelles chacun repère les siennes au gré de son vécu, de ses rêves ou de ses préoccupations.
En un ensemble hétéroclite, ludique, inventif, l’œuvre ressemble à une vaste comédie familière.
Graphiste de formation, Yannick Jacquet se consacre maintenant principalement à l’image animée. Ses réalisations, souvent in-situ, sont fortement influencées par les questions liées à l’architecture. Il collabore régulièrement avec de nombreux artistes et plus particulièrement ceux du label AntiVJdont il est un des membres fondateur.
www.lkff.be
www.penelle.be
www.legoman.net
La deuxième édition du Prix des Collectionneurs s’est tenue le samedi 26 octobre. Le jury composé des collectionneurs vivant en France (Pierre Hardy, Christophe, Renaud Donnedieu de Vabres, Joanna Chevalier, Sandra Mulliez et Jean-Pierre Marois), a récompensé non pas un mais deux SLICK Projects :
Vincent Chenut, Anatomie du dessin présenté par ArchiRAAR Gallery et Alain Josseau, Time surface : collateral murder présenté par la Galerie Claire Gastaud.
Mon choix s’est porté sur le travail très impressionnant graphiquement d’Alain Josseau. Un travail à l’aquarelle qui révèle une grande dextérité mais qui véhicule également  un message emprunt de gravité et une réflexion puissante sur notre société et l’utilisation qu’elle fait des images.
ALAIN JOSSEAU
Alain Josseau, Time surface 4 : collateral murder, 2011, aquarelle sur papier, 240 x 480cm,
courtesy Galerie Claire Gastaud
 
Le dessin d’Alain Josseau, Time surface 4 : collateral murder, s’inspire de la vidéo militaire américaine intitulée Collateral Murder postée sur le site de Wikileaksrelatant le massacre de civils à Bagdad dont deux journalistes de l’agence de presse Reuters. Au milieu et en bas à droite de cette aquarelle (image liquide de cette nouvelle représentation que nous impose Google Earth) deux minuscules zones dessinées au crayon à papier sont extraites de la vidéo enregistrée par l‘hélicoptère. On y aperçoit les deux journalistes de Reuters, qui vont être abattus quelques secondes plus tard, et leurs accompagnateurs : simples taches sur un fond gris.
Alain Josseau, Time surface 4 : collateral murder, détail, 2011, aquarelle sur papier, 240 x 480cm,
courtesy Galerie Claire Gastaud
 
Depuis les débuts de son parcours de plasticien, Alain Josseau interpelle l’image sous tous ses modes – son instrumentation, ses détournements, ses plagiats, sa mise en abîme. Images de l’image de l’image – photographiées, filmées, zoomées, dessinées, peintes – autant de figures sémantiques qu’Alain Josseau scrute, parodie, embellit, expose. Quels sont leur pouvoir, leur perversion, leur séduction dans ce contexte social qu’elles colonisent au quotidien à travers ses fictions et ses réalités ?
Alain Josseau, Al-Amin, Al-Thaniyad district (collateral murder), 2010, installation multi-média,
courtesy Galerie Claire Gastaud
Le plasticien sonde le langage de l’image et de ses icônes en y mêlant les siennes, sans doute encore plus subterfuges.
Avec jubilation et sérieux, Alain Josseau, débusque et montre avec son acuité d’artiste, la confusion entre la réalité et la fiction et souligne la perversité des images des jeux vidéos qui banalisent l’acte de guerre, le questionnement acquiert une force que les mots à eux seuls ne peuvent tenir.
Pour avoir depuis dix ans soumis à la question L’art de la guerre (2002/2012) – celui du snipper comme celui des médias – Alain Josseau force notre regard sur l’actualité de notre monde.
www.galerie-gastaud.com
Parmi les autres SLICK Projects en lice pour le Prix des Collectionneurs, j’ai aussi remarqué les projets des artistes luxembourgeois Martine Feipel & Jean Bechameil (également présents avec un autre projet et une autre galerie sur YIA Art Fair) et celui de l’artiste Joël Andrianomearisoa, originaire de Madgascar, déjà présent sur Slick l’année dernière avec son très beau paravent Négociations sentimentales et qui est revenu cette année avec une proposition esthétiquement très différente, mais construite sur la même idée de l’exploration des sentiments.
(http://followartwithme.com/?p=1888)
MARTINE FEIPEL & JEAN BECHAMEIL
Pour cette édition de Slick, Martine Feipel & Jean Bechameil nous proposent une nouvelle installation des œuvres issues de A thousand years, 2010, et The room behind, 2013. À travers l’expérimentation de nouvelles matières et procédés, ils ont abouti à des travaux qui reflètent un questionnement sur les notions d’espace et de temps. En partant d’objets courants et communs à chacun, les artistes nous entrainent dans un univers bancal ou tout semble en suspend dans une étrange intemporalité. Les objets domestiques et courants sont détournés de leurs usages et de leur sens pour proposer des situations décalées, mais fondées sur la modification de leur matérialité et de leur forme. Dépourvus de structure et de squelette, ils se balancent dans un équilibre précaire.
 
Martine Feipel & Jean Bechameil, The Room Behind, 2013, installation,
courtesy Galerie Zidoun-Bossuyt
Le travail évoque la mémoire, la temporalité et l’absence. Il identifie l’espace entre la mémoire et l’expérience. Les objets sont comme des éléments de mémoire tangible. Il en résulte des espaces autonomes, entre délire et réalité, entre abstraction et matérialité qui semblent échapper à toute temporalité et à tout contrôle.
«…. Feipel et Bechameil se basent ici sur les limites physiologiques de notre perception de l’espace – c’est là le thème central de tous leurs travaux. Ils opposent l’expérience sensuelle à la reconnaissance abstractive. Il s’agit d’une « connaissance ressentie », …. Feipel et Bechameil appuient leur démarche artistique sur le déconstructivisme, plus particulièrement sur le représentant le plus connu de cette pensée, le philosophe français Jacques Derrida, qui s’est fortement penché sur l’architecture et les idées liées à l’espace. Ses réflexions concernent le sens des frontières, le sens de l’espace, élément d’une longue tradition. Il ne s’agit pas de sortir, de repousser les limites des frontières, mais plutôt d’« ouvrir » un espace au sein même de l’espace traditionnel. » d’après Walter Benjamin. 
Martine Feipel & Jean Bechameil ont débuté leur collaboration en 2002, l’année à laquelle Martine Feipel a été diplômée de St Martins College of Art and Design à Londres. Jean Bechameil a lui été diplômé en 1990 de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Art de Paris. Ils ont exposé au Pavillon Luxembourgeois de la Biennale de Venise en 2010 et ont aussi participé à la Nuit Blanche de Metz en 2011. Ils ont tenu une exposition personnelle au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg à Luxembourg, ont participé à la Triennale de Beaufort de 2012 et ont remporté la même année le prix de la résidence de La Cité Internationale des Artistes à Paris.
www.zidoun-bossuyt.com
www.feipel-bechameil.lu
 JOËL ANDRIANOMEARISOA
Joël Andrianomearisoa, Sentimental Products, installation,
courtesy Galerie Revue Noire
 
L’œuvre conceptuelle, Sentimental Products, de Joël Andrianomearisoa, se présentait sous la forme d’étagères occupées par de nombreux objets, disposés comme dans un « concept store ». A y regarder de plus près, chaque article porte un nom en relation avec un sentiment amoureux et le collectionneur est invité à choisir les produits qui lui ressemblent afin de créer une cartographie de ses propres sentiments amoureux. On peut acquérir l’installation dans son ensemble ou juste quelques « références » de « sentimental products ». L’œuvre est originale, interactive et surtout suggère une exploration, un questionnement de l’état amoureux et de sa propre sentimentalité.
Les sentimental products sont des œuvres/produits/idées, mixant art/désir/design, noblesse du quotidien et créations exclusives. Ils matérialisent ce qui touche l’artiste et font référence à son propre univers. Ils syncrétisent les sentiments qui l’animent et des hommages à des individus et des pensées qui lui sont chères.
 
Joël Andrianomearisoa, Sentimental Products, détail de l’installation,
courtesy Galerie Revue Noire
 
L’œuvre propose une lecture de gauche à droite, les produits étant disposés selon l’évolution des sentiments qui rythment une relation amoureuse. Chaque produit illustrant un sentiment précis : passion, amour, désillusion, haine…
« Fabriquer le plaisir, probablement moins son propre plaisir que le plaisir d’être dans le monde, se glisser dans la caresse du vent et se laisser emporter. C’est finalement pour moi cela l’art, uniquement un acte, un état d’amour » Joël Andrianomearisoa
Au delà d’un questionnement sur les sensations/sentiments que génère l’amour, il faut voir dans cette œuvre un véritablement questionnement sur le statut de l’œuvre d’art aujourd’hui, son sens, les médiums utilisés et son rapport avec le marché de l’art, tout un programme !
www.revuenoire.com
www.joelandrianomearisoa.com
CLAIRE TROTIGNON
 
Claire Trotignon, Triple Matin, sérigraphie, 228 x 113cm, éd.12,
courtesy Galerie Bernard Chauveau Editeur
 
Egalement présente l’année dernière avec sa série, Landscapes, réalisée en 2012, Claire Trotignon nous proposait une nouvelle œuvre intitulée Triple Matin. Ce Panoramique de plus de deux mètres de long est sa dernière création. Le passage à un très grand format donne à l’art de Claire Trotignon une toute autre dimension. On plonge littéralement dans ce paysage « utopique » et aérien, où des fragments d’architecture contemporaine, tirés d’un bâtiment de Yeo Ming Pei, surgissent telles des ruines « antiques/contemporaines » au milieu d’un paysage imaginaire composé de gravures anciennes. Une réinterprétation contemporaine des préoccupations  artistiques, sociétales et idéales du siècle des Lumières…Splendide !
www.bernardchauveau-editeur.com
www.clairetrotignon.tumblr.com
Stand de la Galerie des Petits Carreaux, Slick 2013

La Galerie des Petits Carreaux proposait, entre autres, de découvrir le travail de trois artistes chiliennes, j’en ai retenu deux :

LIVIA MARIN
J’ai été très touchée par le travail délicat de Livia Marin. Les œuvres exposées Broken Thingset Nomad Patterns mettaient en lumière le travail méticuleux de cette artiste. Dans cette  approche orientée vers le Process-Art, l’artiste s’approprie les objets de production et de consommation de masse pour les transformer en objets uniques et précieux faits à la main. Livia Marinsculpte avec finesse des objets de tous les jours – tasses, bols, pots et assiettes – en y modelant des crevasses, des fentes, des fissures. Les fractures symbolisent la fatalité et le manque, mais en les réparant et en les conservant est mise valeur la volonté de les préserver et d’en prendre soin.
 
Livia Marin, Broken things (II), 2013, photographie, papier et fil doré
courtesy Galerie des Petits Carreaux
 
La « surréalité » et la répétition sont des procédés importants dans l’œuvre de Livia Marin car ils créent une mécanisation de la relation intime que nous avons avec les objets de tous les jours.
Livia Marin, Broken things (IV), 2013, photographie, papier et fil doré
courtesy Galerie des Petits Carreaux
 
« En m’appropriant des objets de grande consommation, je propose une réflexion sur notre manière de personnaliser notre relation à ces objets. Je réfléchis sur la façon dont notre société matérialiste et laïque donne à chacun d’entre nous une identité à travers des emblèmes matériels issus de la consommation. Je cherche à redonner de la particularité et de l’étrangeté à des objets que la vie de tous les jours que les diktats du marché ont rendu trop familiers. » Livia Marin
Livia Marin, Broken things , 2013, céramique
courtesy Galerie des Petits Carreaux
 
Livia Marin a joué un rôle central dans la transformation de la pratique sculpturale des années 90 à Santiago. Opérant dans un contexte dominé par la reconstruction de l’histoire chilienne post-dictatoriale, particulièrement à travers la gravure et la peinture, elle se distingue par sa transformation de la pratique sculpturale. Tournant le dos à la scène artistique influencée par l‘arte povera, elle crée aussi des installations à grande échelle proches de l’art minimaliste. Très concernée par ses origines sud américaines, elle explore la nature de l’image en utilisant des matériaux éphémères tirés du quotidien, tels que des bâtons de rouge à lèvres usagés ou des gobelets en plastique.
www.galeriedespatitscarreaux.com
www.liviamarin.com
PAULA ANGUITA
Paula Anguita, Indice de X
Étagère en acier inoxydable (101 x 72 x 10 cm), 36 flacons de verre (11 x 5 cm). Cadre avec index des artistes (36,5 x 50 cm.) 2012, courtesy Galerie des Petits Carreaux
 
Paula Anguita est une jeune artiste chilienne qui vit et travaille à Berlin. Son travail était également exposé par sa galerie de Santiago du Chili, Yael Rosenblut Gallery, sur la foire Cutlog. Son travail m’a interpellée car elle s’intéresse à la manière dont nous percevons le monde et en particulier le monde de l’art. Elle crée des dispositifs visuels destinés à perturber nos habitudes de perception, soit en jouant sur la tridimensionnalité des images, soit en modifiant le contexte de personnages appartenant à l’histoire de l’art.
 
Paula Anguita, Homunculus II
, Bouteille en verre pharmaceutique dans une boîte en métal, avec éclairage LED
30 x 11,5 x 10 cm.
2013,
courtesy Galerie des Petits Carreaux
 
Dans Homonculus elle a disposé des figures célèbres de l’histoire de l’art dans des fioles pharmaceutiques, leur conférant ainsi le même statut que des produits médicaux. Ce statut est ambigu : est-il destiné à faire des œuvres des reliques ou bien doit-on les considérer comme des remèdes au mal du siècle ?
« Ma recherche visuelle et conceptuelle est basée sur la construction de mécanismes générateurs d’illusions d’optique, produisant une tromperie visuelle dans la perception de l’image perçue. Elle se propose de remettre en question ce qui est perçu, montrant les différentes approches ou points de vue d’un événement unique, intégrant l’observateur comme un acteur dynamique dans l’acte de contemplation… Ma recherche visuelle est dirigée vers de nouvelles stratégies pour construire des images tridimensionnelles à partir d’images bidimensionnelles. Pour générer l’illusion de la profondeur et de la spatialité à travers des plans d’image, disposés non seulement par des séquences de lecture horizontale, mais aussi à travers des superpositions et des transparences. » Paula Anguita
www.galeriedespatitscarreaux.com
www.paula-anguita.com
Indice de X
Étagère en acier inoxydable (101 x 72 x 10 cm), 36 flacons de verre (11 x 5 cm). Cadre avec index des artistes (36,5 x 50 cm.) 2012
TERRY ADKINS
L’œuvre photographique Nutjuitok (étoile polaire) d’après Matthew Henson de l’artiste américain Terry Adkins est un hommage au premier homme noir qui découvrit le Pôle Nord. Voici comment il l’explique :
Terry Adkins, Alanaryuk, from the serie  Nutjuitok d’après Matthew Henson, photographie, 2011,
éd.5, impression jet d’encre 91,5 x 121cm
courtesy Galerie Zidoun Bossuyt
 
« Le navigateur et explorateur américain Matthew Alexander Henson (1866-1955) effectua huit voyages dans l’Arctique aux côtés du commandant Robert Peary, au cours desquels il fit commerce avec les Inuits, apprit leur langue, construisit des traîneaux et des igloos, dressa des meutes de chiens et devint un habile conducteur, chasseur et tanneur. Le 6 avril 1909, Henson fut le premier homme à parvenir au pôle Nord. Toutefois, tandis que l’amiral Peary recevait de nombreux honneurs, Henson restait largement ignoré et passait l’essentiel des trente années suivantes à travailler dans l’anonymat comme commis pour l’administration fédérale des douanes à New York. En 1944, le Congrès lui décerna un double de la médaille en argent donnée à Peary.
Terry Adkins, Miy Paluk, 2011, 14 photographies
éd.3, impression jet d’encre, chacune 63,5 x 81,3cm
courtesy Galerie Zidoun Bossuyt
L’étincelle à l’origine de Nutjuitok fut allumée en août 2011 lors d’une résidence de recherche d’un mois au Musée d’Anchorage. Mes recherches confirmèrent qu’une expérience basée sur une installation dynamique – constellation de sculpture, vidéo, photographie et son – était le moyen le plus approprié pour aborder la contribution de Henson à la culture de l’humanité. Mon objectif principal était de passer les compétences artisanales de Henson au prisme de celles de l’artiste et de reconsidérer toute son entreprise arctique comme un chef- d’œuvre de recherche artistique immersive. Le caractère insulaire de l’Inuktitut et la relation entre espaces intérieur et extérieur, propre à la région arctique (l’absence illusoire de limites à l’immensité du paysage face au retrait sensoriel en soi du fait des conditions climatiques extrêmes), furent de constants fils conducteurs.
La forte présence de la symétrie dans la vidéo Miy Paluk et dans la série photographique Nutjuitok reflète la volonté d’exploiter la centralité et le magnétisme de l’axe polaire. Réels ou implicites, les gestes tournent autour d’une figure centrale statique, parfois couverte d’une cartographie circumpolaire, parfois complètement immobile dans le paysage enneigé. » Terry Adkins
www.zidoun-bossuyt.com
JULIE TREMBLAY
Julie Tremblay est une artiste canadienne Inspirée par l’étude de la géométrie fractale, la théorie du chaos, et plus récemment par la physique quantique. Elle nous donne à voir une sculpture pourtant aérienne et pleine de lyrisme qui contraste avec la matière industrielle, coupante, avec laquelle elle l’a réalisée en la perforant de manière mécanique de formes géométriques.
 
Julie Tremblay, Dispersions, 2013, étain plaqué d’acier, 110 x 75 x 42cm,
courtesy Galerie Zidoun Bossuyt
« j’ai trouvé une niche qui se situe à l’intersection des mathématiques et de la spiritualité et je suis de plus en plus intriguée par la relation entre la science et notre perception de la beauté. Après avoir fait, depuis plus de 15 ans, des œuvres sculpturales qui traitent principalement de la figure humaine, le plus souvent en utilisant des matériaux non traditionnels, du sel et du sucre au rebus industriels de métaux, mon attention s’est détournée vers la relation entre l’homme et la nature, [ou] l’homme et son environnement, les formes et les motifs qui relient tout, grand et petit.
 
Julie Tremblay, Dispersions, 2013,  détail, étain plaqué d’acier, 110 x 75 x 42cm,
courtesy Galerie Zidoun Bossuyt
Mon travail est aussi axé sur le processus, investi dans le traitement des matériaux qui sont souvent des produits de l’industrie. La manipulation, en tandem avec la transparence et la lumière, sont devenus des éléments clés. Le grillage d’aluminium, utilisé pour les écrans de portes et fenêtres, a récemment attiré mon attention pour le large éventail de façons dont il peut être manipulé, sa transparence, ses qualités réflectives et sa capacité de transcender sa nature humble. Le matériau me permet de continuer ma recherche dans les stratégies de dispersion.
J’ai commencé à faire des formes inspirées par des formes et des motifs trouvés dans la nature, et puis j’ai combiné les types de formes afin qu’ils ressemblent à des sortes d’organismes naturels qui ont mal tourné. Dans ceux-ci, le corps est toujours présent, grâce à la qualité gestuelle et le mouvement suggéré des formes. Leur échelle suggère les limites de mon corps. » Julie Tremblay
www.zidoun-bossuyt.com
www.julietremblay.net
THOMAS HENRIOT
Thomas Henriot, stand Galerie Céline Moine, Slick 2013
 
Nous avons eu le grand plaisir de retrouver la Galerie Céline Moine, déjà présente le mois dernier sur Fotofever Brussels, et qui pour sa première participation à Slick nous proposait de découvrir un dessinateur hors pair : Thomas Henriot. Infatigable voyageur de par le monde cet artiste nomade français a voyagé et travaillé à Rio de Janeiro, à Buenos Aires, au Maroc, au Liban, au Togo, en Chine, en Argentine, à Oman, au Mali, en Mauritanie, en Inde, à Marseille, à Cuba, au Brésil, à La Havane…
L’artiste dessine minutieusement dans la rue, au sol et en public, des heures durant, sur des rouleaux de papier chinois pouvant aller au final jusqu’à 25 mètres de longueur. Son art lui sert de lien et de langage pour entrer en communication avec les spectateurs inconnus qui assistent à l’élaboration de ses œuvres.
 
Détail d’un rouleau intitulé Cuba de Thomas Henriot
 
Ayant appris en Chine l’art de la calligraphie, Il dessine à l’encre noire et juxtapose au motif figuratif, paysages, architectures, personnages, le frottage d’éléments réels qui sont à sa disposition autour de lui. Il mêle ainsi la représentation et son emprunte, l’image et la réalité. La technique et le papier utilisés donnent l’impression de rouleaux de soie peints à la fois fins, délicats, et pourtant d’une réelle force graphique.
La démarche de Thomas Henriot est tout à fait singulière car elle conjugue un vrai savoir-faire traditionnel, une découverte du monde pleine d’allant, un engagement de son métier d’artiste confronté en direct aux regards, une expérience physique du dessin en continu.
www.celinemoine.com
www.thomashenriot.com
SYLVIE BONNOT
La Galerie Un-spaced consacrait elle un solo show à une toute jeune artiste française Sylvie Bonnot (Née en 1982 à Bourg En Bresse), très remarquée à l’occasion du Salon de Montrouge 2013.
 
Stand de la Galerie Un-spaced, solo show Sylvie Bonnot, Slick 2013
 
A l’origine de ses œuvres il y a des voyages, l’artiste parcourt à pied des paysages insulaires désertés par l’homme, tels l’Irlande, l’Australie Occidentale, l’île d’Hokkaido ou l’archipel arctique du Spitzberg. Recherchant une confrontation au site elle utilise la photographie comme moyen de saisi de ces paysages traversés.
 
 
Sylvie Bonnot, galerie Un-Spaced, Slick 2013
 
Agrémentant cette démarche d’une pratique du dessin, ce dernier se fait cartographie poétique, s’égrainant à la surface des clichés, soulignant le changement de statut des tirages devenus support et matière du dessin. Ces altérations appuient une résonnance entre paysages traversés et images rapportées. Jouant du pli, du sillon, manipulant la gélatine et le cutter, les gestes mobilisent la matière même des épreuves argentiques, entre altération et mutation de l’image photographique.
 
Sylvie Bonnot, galerie Un-Spaced, Slick 2013
 
Relevant de la performance, ces périples allient le geste artistique à l’exploit physique par l’épreuve qu’elle suppose. Utilisant de multiples techniques artistiques, la photographie persiste comme le corps de l’œuvre, un parallèle entre l’effort physique et le traitement opéré sur les images. Outre le découpage et le réassemblage, Sylvie Bonnot calcine ses tirages, dessine sur les négatifs, triture le papier photographique encore humide, le forçant à se plier à ses intensions, le façonne en plusieurs volumes, scarifie des tirages pour en creuser la surface, y grave de nouvelles figures ou les oblitère par surimpressions de dessins ou de peinture.
Sylvie Bonnot, Petite mue 008, 2013, dessin de gélatine, papier aquarelle, 30 x 40cm,
courtesy Galerie Un-Spaced
 
Photos sillonnées, dentelées, pliées ou peintes, sont autant de façons pour l’artiste de placer son geste, d’observer le monde sans s’y montrer, de le recréer sans y toucher. Le champ des possibles s’ouvre alors : trouer le ciel par brûlure, sculpter la mer par froissage, effleurer l’iceberg par la ligne ou le submerger par la couleur, permettent de tout tenter sans laisser de traces.
Le territoire de Sylvie Bonnot commence là où la photographie n’est plus, ou pas encore, et devient monde à son tour sous l’œil d’un nouvel objectif.
www.un-spaced.com
www.sylviebonnot.com
SLICK PARIS
Du 24 au 27 octobre 2013, sous le pont Alexandre III, port des Champs-Elysées, 75008 Paris.
Plus d’informations sur le site www.slickartfair.com
D’autres photos de la foire à découvrir sur la page facebook du site :
www.facebook.com/followartwithme.com
About Béatrice Cotte

Fondatrice et Rédactrice en chef Diplômée d'une maîtrise en Histoire de l'art (Panthéon Sorbonne - Paris IV) et d'un Mastère en Management de l'édition (ESCP), elle commence sa carrière dans l'édition de livres d'art (Ville de Lyon et Imprimerie Nationale). Après une expérience en marketing dans le domaine du Luxe (LVMH et LANCASTER) et la création de deux marques textiles (Une Fée, Un Ange et Magic Stroller Bag), elle revient à ses premiers amours, l'art, et fonde en 2012 le site Follow Art With Me, transformé en 2016 en Follow Art With Us. En 2016, Béatrice est membre du Jury du Prix des Amis du Palais de Tokyo. En 2017 elle fonde l'association FAWU et la Bourse FAWU ABROAD.

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