
FIAC 2015 : un petit air de première de la classe!
- Posted by Béatrice Cotte
- On 25 octobre 2015
- Alina Szapocznikow, Almine Rech, Chantal Crousel, David Altmejd, David Douard, David Hammons, FIAC, Fiac Paris, Foire, Foire Art contemporain, grand palais, Kader Attia, Monika Sosnowska, Paulina Olowska, photo, sculp, Sherrie Levine, Thomas Houseago, Thomas Schütte, Wilhelm Sasnal
Rappelez-vous en 2012, Static (Brown), une grande sculpture « choc » de Paul McCarthy trônait au centre des allées de la FIAC, en 2013, le spectaculaire Iron tree d’Ai Weiwei nous accueillait dans toute sa majesté sous la grande verrière du Grand Palais et en 2014 le Tree de Paul McCarthy défrayait la chronique. Cette année rien de tel, les galeries ne proposent pas des mises en scène surprenantes ou extraordinaires, non elles délaissent le côté « show off » pour se concentrer sur la qualité des pièces proposées et assurer leurs arrières. Aucune prise de risque donc du côté de la grande nef et cela donne à l’ensemble de la foire un petit air de première de la classe, un peu trop sage…

FIAC 2015 Stand de la Galerie Nicolai Wallner, oeuvres de Jeppe Hein, Jose Davila, Kasser et Elmgreen & Dragset
Dans ce contexte « bien rangé » quelques galeries sortent du lot avec des stands originaux, comme Nicolai Wallner, Gavin Brown’s, Isabella Bortolozzi au rez-de-chaussée, Kaufmann Repetto dans le Salon d’Honneur et Valentin pour la Galerie Est.
Concernant les solos show, peu nombreux cette année, saluons dans le Secteur Lafayette ceux de Laëtitia Badaut Haussmann sur le stand de la Galerie Allen, nouvelle « entrante » cette année et celui de l’artiste canadienne Kapwani Kiwanga chez Jérôme Poggi qui revient en force après son « éviction » l’année dernière. Le projet protocolaire intitulé Flowers of Africa, se présente sous la forme de bouquets de fleurs ayant été utilisés à des fins symboliques lors de cérémonies ou manifestations relatives à l’indépendance des pays africains. Fraîchement coupées et organisées en tableaux vivants pour le jour de l’inauguration, les fleurs se fanent au fil des jours et l’oeuvre de l’artiste serait condamnée à disparaître à la fin de la foire si aucun acquéreur ne se présentait afin de réactiver l’oeuvre régulièrement…
Toujours dans ce Secteur Lafayette de la Galerie Sud, j’ai découvert sur le stand de la galerie berlinoise Chert, le travail de Zora Star Cahusac Mann, née en 1979 en Angleterre de parents africains, diplômée de la Villa Arson de Nice et installée à Berlin. Pour découvrir les peintures de l’artiste sur le stand, il faut se faufiler à travers un rideau, type rideau de porte anti insecte, confectionné à partir de bouchons de bouteilles ramassés sur les plages du Kenya et recyclés pour dessiner un motif ornemental. Intitulée Cosmophagy, cette exposition atypique oscille entre artisanat africain et art contemporain occidental, et questionne notre manière de considérer en occident ce qui est art où ne l’est pas.
Au premier étage, sur le stand de la galerie parisienne Cortex Athletico, on se laisse bercer par l’oeuvre sonore de l’artiste Rolf Julius, intitulée Cloud (déjà présentée sur Art Brussels en 2013) et qui dialogue à merveille avec les peintures de nuages de Benoît Maire. On reste dans les nuages avec une partie de l’installation L’air du temps de Latifa Echakhch réalisée pour son exposition au Centre Pompidou l’année dernière (Prix Marcel Duchamp 2013) et présentée cette année sur le stand Kauffmann Repetto à la FIAC.
Sur le stand voisin de la galerie new-yorkaise Reena Spaulings Fine Art, on repère une petite sculpture de l’artiste allemand Stephan Dillemuth, vu en début de semaine sur la foire Paris Internationale (stand Deborah Schamoni).
Pour le reste, le premier étage de la foire, assez conceptuel, ne m’a pas passionné et j’ai trouvé les propositions des galeries moins intéressantes que celles de l’année dernière.
Retournons au Rez-de-chaussée de la FIAC avec un vrai coup de coeur pour le jeune artiste Tarik Kiswanson, fraîchement diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, déjà repéré en mai dernier sur le Salon de Montrouge et aussitôt intégré par Almine Rech dans son « écurie » d’artistes. Alors, que l’on peut voir ses travaux jusqu’au 3 janvier, dans l’exposition des diplômés félicités des Beaux-Arts de Paris, Les Voyageurs, l’artiste est également présenté par le Fonds Municipal d’Art Contemporain de la Ville de Paris, parmi leurs nouvelles acquisitions, sur leur stand à la FIAC OFFICIELLE. Carton plein donc pour cet artiste de 29 ans, suédois d’origine palestinienne, né et élevé en Suède.
Sur le stand de la galerie Almine Rech on peut admirer ses « masques » sculptures métalliques qui sont le résultat d’une hybridation formelle entre les masques de chevaliers européens et les niqabs métalliques portés par les femmes dans la péninsule arabique jusqu’au début du XIXème siècle. Les points de soudure, laissés visibles sur ces masques, véritable signature de l’artiste, révèlent les télescopages imaginés entre ces deux références superposées, tout en exhibant les strates de leur fabrication.
Autre « masque », autre jeune artiste, David Douard sur le stand de la Galerie Chantal Crousel, nommé cette année pour le Prix Meurice.
Les masques, les têtes, les gueules cassées étaient en nombre cette année sur la foire, reflétant une certaine tendance à la Picasso Mania…
Dernière tendance à souligner et évoquée par Valérie Duponchelle dans son article pour Le Figaro, la Pologne sort de l’ombre avec à la FIAC OFFICIELLE l’exposition des artistes polonais des années 1970 et à la FIAC la nouvelle génération des artistes qui comptent sur la scène internationale avec un solo show consacré par le Modern Institute de Glasgow à Monika Sosnowska, des peintures de Wilhelm Sasnal à la galerie Johnen et les nouveaux travaux de Paulina Olowska chez Metro Pictures et Simon Lee (à noter également les très belles pièces de l’artiste historique Alina Szapocznikow (1926-1973) chez Loevenbruck). Depuis mes deux voyages en Pologne l’année dernière, il me plaît de suivre cette scène émergente très dynamique.
Voilà pour mes impressions et ma sélection cette année, il y aurait bien d’autres choses à dire sur la Fiac, mais comme toujours il faut faire des choix!
FIAC
22-25 OCTOBRE 2015
GRAND PALAIS PARIS
www.fiac.com
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