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JITISH KALLAT : « Premier Solo Show à Paris »

  • Posted by Béatrice Cotte
  • On 13 septembre 2013
  • Artiste Indien, Galerie d'art, Paris, Peinture, Sculpture, solo show


C’est la rentrée ! et je suis très heureuse de commencer cette nouvelle saison culturelle de FAWM avec la très belle exposition « The Hour of the Day of the Month of the Season » de
Jitish Kallat proposée par la Galerie Daniel Templon à Paris. Cela faisait longtemps que j’attendais son premier solo show, curieuse de mieux découvrir le travail de ce plasticien indien.

Jeune étoile montante de la scène artistique contemporaine internationale, cet artiste de 39 ans, né à Bombay, fait partie à part entière de la nouvelle scène artistique indienne qui a émergée dans les années 1990. Parmi les artistes les plus renommés de cette « galaxie » citons entre autres Subodh Gupta, Bharti Kher ou Amar Kanwar…
Jitish Kallat, Syzygy 3, 2013, plâtre pour empreintes dentaires, 132 x 122 x 47cm,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
La Galerie Daniel Templon qui suit son travail depuis plus de dix ans et le représente à travers les grandes foires internationales lui offre aujourd’hui sa première exposition personnelle à Paris. Dans le très bel espace de la rue Beaubourg on peut ainsi découvrir à travers différents médias (peintures, sculptures, photographies, vidéos), la pensée artistique de Jitish Kallat. A travers ses oeuvres, il explore dans un parcours complexe la cosmologie, le quotidien et le cycle de la vie dans une inde en pleine mutation. Visuellement son œuvre joue avec les frontières de la figuration et de l’abstraction, celle de l’histoire et du mythe, du passé et du présent, du sérieux et de l’absurde. Imprégnée de références autobiographiques, politiques et artistiques, elle connecte à travers les différents médias utilisés, sociologie, biologie et archéologie pour révéler un regard à la fois ironique et poétique sur la société.
 « The Hour of the Day of the Month of the Season »  :
L’exposition commence ou se termine par une œuvre située physiquement et symboliquement « à part » dans l’espace de l’impasse Beaubourg. Je débute délibérément cet article par elle, car dans la conjoncture politique internationale actuelle Covering Letter trouve, me semble-t-il, un écho tout particulier.  Il s’agit d’une lettre de Gandhi à Hitler envoyée en 1939. Jitish Kallat décrit ce texte comme un haiku ; la supplication d’un grand défenseur de la paix à l’un des plus horribles dictateurs de l’histoire. Comment ne pas faire de parallèle avec Bachar el Assad et la situation aujourd’hui en Syrie ? Evidemment l’œuvre interpelle et invite à l’introspection !
Jitish Kallat, Covering Letter, 2012, projection vidéo sur écran de fumée,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
 
Pour mieux s’imprégner de cet appel à la paix, l’artiste nous fait entrer dans une pièce noire où, devant nous, est projeté dans un rideau de brume la lettre de Gandhi. Cette dernière défile, grâce à un jeu de projection, à la fois sur le rideau de fumée et au sol, à nos pieds. L’artiste nous invite à traverser le rideau immatériel pour mieux épouser l’œuvre, le texte vient alors nous habiter. L’idée de Jitish Kallat est d’inciter chacun de nous à changer le cours des choses. Il nous prouve qu’une lettre ou une action continue à exister, à agir dans le temps.
« Cher ami,
Si je vous appelle ami, ce n’est pas du formalisme. Je n’ai pas d’ennemis. Depuis 33 ans l’œuvre de ma vie a été de m’assurer l’amitié de toute l’humanité, sans distinction de race, de couleur ou de croyance.
J’espère que vous aurez le temps et le désir de savoir comment une part importante de l’humanité qui vit sous l’influence de cette doctrine d’amitié universelle considère vos actions. Nous ne doutons pas de votre courage et de votre amour pour votre patrie et nous ne croyons pas que vous soyez le monstre décrit par vos adversaires. Mais vos écrits et vos déclarations, ainsi que ceux de vos amis et de vos admirateurs, ne permettent pas de douter qu’un grand nombre de vos actes ne soient monstrueux et attentatoires à la dignité humaine, surtout aux jugements de ceux qui, comme moi, croient à l’amitié universelle… »
Comment ne pas voir dans le rideau de brume une allusion aux chambres à gaz ? Pourtant, l’artiste révèle ne pas y avoir songé en créant l’œuvre. Inconsciemment il lui a ajouté une symbolique encore plus forte et qui dans le contexte actuel entre en résonnance…
Exposition Jitish Kallat à la Galerie Daniel Templon
 
Quittons l’aspect sombre de l’espace de l’impasse Beaubourg pour entrer dans la lumière zénithale de l’espace principal de la galerie ou l’on peut admirer les lumineuses peintures de l’artiste. De tous les médias utilisés c’est bien l’œuvre peinte de Jitish Kallat que je préfère. J’aime son style unique, graphique, coloré, poétique, profond et complexe à la fois. Sa peinture est immédiatement identifiable grâce aux chevelures de ses personnages traitées comme un enchevêtrement d’éléments urbains (voitures, cars, vélos, personnages s’imbriquent les uns dans les autres comme dans une compression de César). Ces chevelures (turbans ou casques ?) dessinées en noir et blanc, très graphiques, sont sa véritable signature et me font stylistiquement penser aux traits de Keith Haring. Que représentent ces chevelures/totems urbains ? Un condensé de vie, de flux humains et mécaniques, une chronique du cycle de la vie.
 
Jitish Kallat, The Hour of the Day of the Month of the Season, 2012-2013, acrylique, huile, vernis et crayon sur toile, 213x 523 cm, Triptyque,
Courtesy Galerie Daniel Templon
Dans l’œuvre qui donne à l’exposition son nom, The Hour of the Day of the Month of the Season, Jitish Kallat nous livre un lieu unique et fictionnel, un monde multiple et complexe caractéristique de son style.
Cette œuvre superpose, mixe, les images et les techniques. Dessin au crayon, photographie, fusain, peinture à l’huile, acrylique, laque, stries, coulures, grattage…Il faut plusieurs mois à l’artiste et à ses assistants pour réaliser une toile. L’œuvre de très grande dimension représente à l’arrière plan des morceaux d’architectures de trois micro-quartiers de sa ville Bombay. Le fil d’Ariane entre ces différents lieux, l’existence d’un pont, symbole de passage.
Jitish Kallat, The Hour of the Day of the Month of the Season, 2012-2013,
acrylique, huile, vernis et crayon sur toile, 213x 523 cm, Triptyque, détail,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
Au premier plan une foule de personnages, dont certains nous regardent fixement, se superposent. Chacun est traité individuellement et se juxtapose à l’autre sans former un groupe réellement uni. Leur lien ? leur nationalité indienne et leur chevelure « micro-cité ». Certains sont des familiers de l’artiste, d’autres des inconnus photographiés dans la rue. Jitish Kallat se les approprie et les rassemble tous par la peinture dans un espace temps. The Hour of the Day of the Month of the Season est donc le télescopage de plusieurs heures, plusieurs mois et de plusieurs saisons qui créent sur la toile une histoire unique et imaginaire.
Jitish Kallat, The Hour of the Day of the Month of the Season, 2012-2013,
acrylique, huile, vernis et crayon sur toile, 213x 523 cm, Triptyque, détail,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
Le titre de l’œuvre évoque à l’artiste l’idée du temps qui s’écoule, de l’univers cosmique, du ciel, des planètes mais également les cycles de la vie humaine, comme se nourrir, dormir…Lorsqu’il représente un être humain, Jitish Kallat cherche toujours à imaginer les mille vies dont il est constitué et les chevelures complexes de ses personnages représentent certainement aussi le foisonnement de chacune de ces vies. La multiplicité des techniques utilisées par l’artiste pour réaliser cette œuvre sert aussi cette idée de fourmillement.
Aux traits d’architectures et aux personnages viennent se superposer de nombreux éléments végétaux qui semblent « flotter » dans la composition. Références à la nature et à la nourriture nécessaires à tout cycle de vie.
 
Jitish Kallat, The Hour of the Day of the Month of the Season, 2012-2013,
acrylique, huile, vernis et crayon sur toile, 213x 523 cm, Triptyque, détail,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
«  Il y a de multiples images dans ce tableau : un petit tas de grains de blé qui se transformeront en pain, une maison au soleil couchant qui flotte sur un nuage magique constitué de chlorophylle. Les boules rouges, bleues et jaunes (en bas à gauche) semblent quasiment retenir la lumière du soleil. Elle fait écho aux plantes roses, à droite, d’une espèce subaquatique qui survit en profondeur avec un minimum de lumière. Chaque plante est un soleil en soi. Là, un arbre semble pousser depuis la tête d’un homme. Il est à la fois un abri mais aussi une bulle qui parle » (Jitish Kallat, interview donnée à Fabrice Bousteau pour Beaux Arts Magazine – sept.-13).
L’artiste qui pratique le yoga et la méditation nous emmène ainsi à travers son œuvre dans une vision « cosmique du monde ».
 
Jitish Kallat, Untitled, 2013,
photographie, 176 cm de diamètre, éd.3,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
Cette dimension cosmique est également très présente dans la photographie en noir et blanc qui représente la radiographie de cinq assiettes à la fin d’un repas pris en famille par l’artiste. Des orbis intégrées dans un plus grand cercle, telles des planètes, des astres dans l’univers. Il transforme une expérience banale du quotidien, le repas, en une chronique du cycle de la vie capable de nourrir la pensée et une recherche d’énergie cosmique. Certains y verront une possible représentation de l’univers, mais l’on peut également apparenter cette image à une image de cellules vivantes vues à travers la lentille d’un microscope. Micro ou macro monde, la référence dans les deux cas au cycle de la vie est évident.
Jitish Kallat, Breath, 2012, 7 écrans vidéeos, 98 x 460 x 10cm, éd.3,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
Dans Breath, 7 écrans vidéos donnent à voir sur un fond noir une galette de pain indienne, roti, qui se grignote pour passer d’un écran à l’autre de l’état de plein à celui de vide. Nous voilà à nouveau sur un cycle, qui s’articule autour du chiffre symbolique 7, comme les 7 jours d’une semaine et qui visuellement rappelle le cycle lunaire. Nourriture et cosmos tout est lié…

Jitish Kallat, Breath, 2012, 7 écrans vidéeos, 98 x 460 x 10cm, éd.3, détail, 
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
 
Cette recherche de la compréhension du monde et du vivant, autant humain que végétal, Jitish Kalat l’explore également dans sa sculpture.
 
Jitish Kallat, Circadian Rhyme 1, 2012-2013, 24 figurines en résine, 125 x 457 x 38cm,
Courtesy Galerie Daniel Templon
Dans Circadian Rhythm, 24 figurines en résine (24 heures) de 38 cm de hauteur, représentant 12 couples (12 heures), disposés en ligne sur un promontoire, l’artiste fait référence au cycle biologique humain. Chaque couple représente une scène de fouille dans un aéroport, un hôtel, un stade…Chaque couple est disposé selon un certain axe, de sorte que l’ensemble produit une rotation similaire à celle des aiguilles d’une montre (symbolisées par les bras tendus des personnages). « Cela évoque pour moi le contrôle mais aussi les flux générés par deux énergies contradictoires comme cela existe dans la biologie du corps et les mouvements de planète. » J.Kallat.
Jitish Kallat, Glyph, 2013, béton, 50 x 140 x 74cm,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
 
Enfin Glyph, une sculpture en béton représentant un matelas soutenu incliné par des piliers tel une route ou un pont, évoque un passage difficile mais aussi le sommeil qui est un pont vers un autre univers. 
Oui, comme nous le constations depuis quelques temps sur la scène artistique internationale, Jitish Kallat est bien une étoile montante qui sait, pour notre plus grand plaisir, nous guider à travers les œuvres vers une autre dimension, un vrai bonheur !
Jitish Kallat, Ephemeris, 2012-2013, acrylique, huile, vernis et crayon sur toile, 229 x 346 cm,
Courtesy Galerie Daniel Templon
 
A découvrir du 7 septembre au 2 novembre 2013, du lundi au samedi de 10h à 19h, 
Galerie Daniel Templon, 30, rue Beaubourg, 75003, Paris.
Plus d’informations sur le site www.danieltemplon.com
Page facebook de l’artiste
https://www.facebook.com/pages/Jitish-Kallat/309143615764790
Dernières expositions (sélection) :
Né à Bombai en 1974, Jitish Kallat incarne le renouveau de l’art contemporain indien, Son oeuvre a déjà été largement exposé internationalement. Il a notamment participé aux expositions Century City à la Tate Modern, Londres (2001), Indian Highway à la
Serpentine Gallery, Londres (2008), Chalo !India au Mori Art Museum à Tokyo (2008), Die Tropen au Martin Gropius Bau à Berlin
(2008), India Contemporary au Gemeente Museum de La Hague (2009), Indian Highway au Astrup Fearnley Museum of Modern
Art à Oslo (2009), Car Fetish au Musée Tinguely, Bâle (2011). En 2011 le Dr Bau Daji Lad Museum de Mumbai lui a consacré
une grande exposition personnelle, Fieldnotes : Tomorrow was Here Yesterday, suivi par Circa, au Ian Potter Museum of Art de
Melbourne. En France on a pu suivre son travail à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts ( Indian Summer, 2005), au
Musée national d’art moderne-Centre Pompidou (Paris, Delhi, Bombay, 2011), au MAC à Lyon (Indian Highway, 2011) et au Tri
Postal à Lille (La Route de la Soie, 2010/11).

About Béatrice Cotte

Fondatrice et Rédactrice en chef Diplômée d'une maîtrise en Histoire de l'art (Panthéon Sorbonne - Paris IV) et d'un Mastère en Management de l'édition (ESCP), elle commence sa carrière dans l'édition de livres d'art (Ville de Lyon et Imprimerie Nationale). Après une expérience en marketing dans le domaine du Luxe (LVMH et LANCASTER) et la création de deux marques textiles (Une Fée, Un Ange et Magic Stroller Bag), elle revient à ses premiers amours, l'art, et fonde en 2012 le site Follow Art With Me, transformé en 2016 en Follow Art With Us. En 2016, Béatrice est membre du Jury du Prix des Amis du Palais de Tokyo. En 2017 elle fonde l'association FAWU et la Bourse FAWU ABROAD.

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