LA TRIENNALE 2012 au PALAIS DE TOKYO : « Intense proximité »

  • Posted by Béatrice Cotte
  • On 21 juin 2012
  • 2012, La Triennale, Palais de Tokyo, Paris
La Triennale s’est installée cette année dans le Palais de Tokyo, nouvellement agrandi et rénové. A travers le concept “d’Intense Proximité”, elle envisage ce que signifie « créer » aujourd’hui dans le contexte d’une scène artistique française mondialisée et diversifiée.
L’ethnographie est particulièrement présente dans l’exposition. Les artistes d’origines et de disciplines différentes s’interrogent entre autres, sur la question de l’identité singulière et culturelle dans un monde où la mondialisation est reine.
Chaque spectateur est invité à repenser son propre système de valeurs et de jugements et de s’ouvrir aux autres formes de pensées.
La Triennale embarque le visiteur dans une exploration où l’art et l’ethnographie convergent vers l’inconnu et le lointain. La création y est abordée sous l’angle de la richesse des échanges.
Cette exposition combat, d’une certaine manière, un contexte international où l’art apparaît comme un phénomène de plus en plus mondialisé.
A découvrir du 20 avril au 26 août 2012, de 12h à Minuit, tous les jours sauf le mardi au Palais de Tokyo, 13, avenue du Président Wilson, 75116, Paris
Plus d’informations sur le site www.latriennale.org
Une petite sélection
La Triennale réunit plus de 120 « participants » dont les œuvres ou les documents  exposés couvrent plus d’un siècle de création. Ainsi, le projet « Intense Proximité » situe chaque auteur dans un contexte historique et géographique spécifique. Nous vous proposons de découvrir à travers quelques photographies, prises sur le site, une petite sélection d’œuvres.

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Ellen Gallagher est née en 1965 aux Etats-Unis. Elle vit entre Rotterdam et New-York. Sa carrière internationale a commencé dans les années 1990. Elle apporte et oppose au traitement raffiné des surfaces de ses œuvres, une charge sociale, capable de formuler l’histoire mouvementée des Noirs américains. 

Ellen Gallagher, Morphia, encre, crayon, aquarelle, vernis, huile, plâtre, tempera, medium et papier coupé sur papier, oeuvre présentée recto/verso
Courtesy de l’artiste et de la Gagosian Gallery, New-York
 
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Chris Ofili est né en 1968 au Royaume-Uni. Il vit à Trinidad-et-Tobago.
Centré sur l’art africain traditionnel, sur la culture populaire et le hip-hop, il explore dans sa peinture, l’expérience noire urbaine à travers des œuvres composées de couches superposées de peinture, de paillettes, de collages et autres matériaux du quotidien. Ses œuvres éclatantes, incorporent de la bouse d’éléphant en référence à son héritage africain. Il déforme à dessein la signification rituelle de la bouse d’éléphant, afin d’élargir l’interprétation de son travail au-delà des modes habituels de réception.
Chris Ofili, Afro Red Web, huile, résine de polyester, paillettes, épingles et excrément d’éléphant sur lin
Courtesy Christie’s Londres
Détail

Dans Triple Beam Dreamer, il fait référence à l’Olympia de Manet en situant son nu dans un jardin paradisiaque rempli de bourgeons de cannabis et de paillettes mystérieuses, où la femme noire moque avec lubricité la pose de son compagnon courtisan. 

Chris Ofili, Triple Beam Dreamer, 2001-2002
Courtesy de l’artiste

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El Anatsui est né en 1944 au Ghana et vit au Nigéria. Ce sculpteur expose à travers le monde ses installations complexes faites de matériaux recyclés et des « restes » de produits de consommation. Son travail utilise les techniques du tissage traditionnel africain pour transformer ces matériaux en sculptures. Ces œuvres interrogent la nouvelle économie mondiale avec pour arrière fond l’exploitation des ressources naturelles et humaines. La destruction et la reconstruction des matériaux sont les métaphores des changements imposés à l’Afrique.

El Anatsui, Tiled flower garden, capsules, 2012
Courtesy de l’artiste et de la Jack shainman Gallery New-Yor

 
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Nicholas Hlobo est né en 1975 au Cap en Afrique du Sud. Ses œuvres sont marquées par des signes, textures colorées et gestes traditionnellement associés à des pratiques manuelles féminines qu’il fait vriller du côté de pratiques fétichistes. Il travaille depuis sa propre expérience homosexuelle, pratique largement refoulée dans son pays. Les formes parfois sensuelles, parfois violentes, de ses œuvres, nagent dans une zone transgenre imprécise où les codes du masculin et du féminin fusionnent.

Nicholas Hlobo, Imnlike, technique mixte sur toile de lin beige, 2012
Courtesy de l’artsite et de la galerie Stevenson Johannesburg
Détail
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Annette Messager est née en 1943 dans le Nord de la France.
S’inspirant tout autant du cinéma, de la danse, de l’art brut, de Fluxus, des arts de la rue ou du surréalisme, Annette Messager conçoit des installations théâtrales qui mettent en scène un merveilleux répertoire de formes et de matériaux. Ses objets assemblés apparaissent comme des fétiches, talismans ou reliques, issus d’un monde relevant autant du conte de fées que du grotesque. Les œuvres d’Annette Messager oscillent d’un extrême à l’autre, dans une série d’antagonismes: attraction et répulsion, tendresse et cruauté ou protection et possession. Son approche, faussement naïve, relève plutôt de l’art de la parodie et de la magie : antidotes au train-train quotidien qu’elle élabore dans son salon, sa chambre ou son studio, ses installations dérangent avec poésie une société trop bien réglée par un savant mélange d’autobiographie et de fantastique.

Annette Messager, Motion/Emotion, installation, vêtements, ventilateurs, 2012
Courtesy de l’artiste et de la Marian Goodman Gallery New-York
Motion/Emotion (2009-2011) est un pied de nez aux convenances : des êtres agités ondulent, sautillent, se touchent, s’agitent et se moquent, à la manière d’un manège forain. Mi-fantômes, mi-monstres, ces créatures hybrides semblent devenues folles. Désincarnées, elles sont balayées par le vent et effectuent une sorte de danse macabre, suivant une chorégraphie étrange, décrite ainsi par l’artiste: «Une robe se gonfle, une chevelure est libre dans le vent, un sac plastique coloré comme une fleur s’envole, un voile de marié tente de se libérer, un enfant et sa mère dansent serrés l’un contre l’autre… Tout est mouvement, changement, déformation, transformation, de la naissance à la mort, parfois avec gravité, parfois avec légèreté.» À la fois silencieuses et expressives, retenues et libres, ces silhouettes s’expriment malgré tout et laissent parler leurs ombres.
 
Pour voir d’autres oeuvres de ces artistes rendez-vous sur les sites internet de leur galerie :
Pour voir des interviews de ces artistes  :
Ellen Gallagher : 
Chris Ofili : 
El Anatsui : 
 
 
 
 
Nicholas Hlobo : 
 
 
 
Annette Messager : 

 








 
About Béatrice Cotte

Fondatrice et Rédactrice en chef Diplômée d'une maîtrise en Histoire de l'art (Panthéon Sorbonne - Paris IV) et d'un Mastère en Management de l'édition (ESCP), elle commence sa carrière dans l'édition de livres d'art (Ville de Lyon et Imprimerie Nationale). Après une expérience en marketing dans le domaine du Luxe (LVMH et LANCASTER) et la création de deux marques textiles (Une Fée, Un Ange et Magic Stroller Bag), elle revient à ses premiers amours, l'art, et fonde en 2012 le site Follow Art With Me, transformé en 2016 en Follow Art With Us. En 2016, Béatrice est membre du Jury du Prix des Amis du Palais de Tokyo. En 2017 elle fonde l'association FAWU et la Bourse FAWU ABROAD.

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