PRIX HSBC 2016 : Marta ZGIERSKA et Christian VIUM
- Posted by Béatrice Cotte
- On 10 février 2016
- Prix art contemporain
Marta Zgierska et Christian Vium sont les lauréats du Prix HSBC pour la Photographie 2016. Née en Pologne, Marta Zgierska a documenté le traumatisme de son accident de voiture avec des images cliniques et violentes tandis que Christian Vium, né au Danemark et formé à l’anthropologie, a cartographié Nouakchott, la capitale de la République Islamique de Mauritanie. Diane Dufour, directrice du BAL et conseillère artistique 2016 avait présenté 12 candidats dépassant les cadres classiques de la photographie, mêlant disciplines scientifiques et écriture intérieure.
Christian Vium – Né en 1980 au Danemark
« Équipé d’un appareil photo moyen format, d’un carnet de notes et d’un GPS, Christian Vium cartographie Nouakchott, la capitale de la République Islamique de Mauritanie. Débuté en 2010, “The Nomadic City” est un projet laboratoire qui dresse le portrait de cette mégalopole à la croissance fulgurante, construite ex-nihilo en 1957 sur une zone de campements nomades, à travers la juxtaposition de ses propres photographies et de nombreux documents inédits. Les images d’archives, les coupures de presse, les photographies empruntées à des albums de famille, les archives filmiques et les diverses sources écrites auxquelles il a eu accès lors d’une enquête de près d’une année, effectuée sur place dans le cadre de son doctorat en anthropologie visuelle, constituent la matière première d’une installation foisonnante. » Diane Dufour.
A propos de « The Nomadic City » il dit :
« Par la juxtaposition d’une variété de pratiques photographiques et de méthodes ethnographiques, le projet offre une vue kaléidoscopique d’une urbanisation par le dessous, c’est-à-dire à partir de la périphérie urbaine – invitant les habitants à participer activement à l’écriture de l’histoire de la ville. »
Marta ZGIERSKA, née en 1987 en Pologne
« En 2013, Marta Zgierska survit à un grave accident de voiture et traverse plusieurs mois d’épreuves intenses (chirurgies, rééducation, dépression,…). L’événement, traumatique, redéfinit totalement son travail photographique et donne naissance à la série “Post”. En cherchant à incarner son traumatisme à travers la photographie, Marta Zgierska la pratique comme une écriture de soi. Elle met symboliquement à distance ses peurs et ses craintes en les figeant dans une forme d’épure, produisant des images fragiles qui ne tiennent qu’à un fil. Chaque photographie met en scène une partie de son histoire de manière métaphorique, la suggérant par l’ellipse dans une esthétique clinique. Des images glacées, presque silencieuses, qui forment le rébus d’une conversation réduite à l’essentiel, l’articulation visuelle d’un langage minimal de survie. » Diane Dufour
Aproposde«Post»elledit:
« Mes premières photos furent comme une incantation à la peur… “Post” est un projet sur un point de rupture figé dans une grisaille morte, dans le silence et dans la tension. Ici, chacun peut trouver ses propres plaies – rêves épuisants, craintes et obsessions. C’est une manière personnelle de découvrir chez un autre une mémoire traumatique jumelle. »
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