MAISONS CLOSES!
- Posted by Béatrice Cotte
- On 23 janvier 2017
Et de deux…Après l’annonce des collectionneurs Myriam et Amaury de Solages, de fermer les portes de Maison Particulière à Bruxelles, au tour du collectionneur Antoine de Galbert de faire part de son intention d’arrêter les activités de La Maison Rouge à Paris en octobre 2018 prochain!
Les raisons invoquées par les fondateurs de ces deux centres d’art privés sont les mêmes. Ils pensent être allés au bout de ces deux aventures artistiques et ne voient pas ce qu’ils pourraient apporter de plus aujourd’hui. Ainsi, dans trois mois les portes de Maison Particulière fermeront sur l’exposition From here to éternity, qui mettra un terme à six années d’expositions, toutes construites de manière à voir et ressentir autrement l’art dans un espace privé.
La Maison Rouge, ouverte en 2004 boulevard de la Bastille et dirigée depuis par Paula Aisemberg, quand à elle, explorait la diversité des champs de la recherche artistique actuelle et produisait entre trois et six expositions par an. Si on peut comprendre la décision de ces mécènes français, on ne pourra que regretter ces espaces si particuliers et notamment les 1 300m2 de La Maison Rouge, qui auront permis aux amateurs d’art de découvrir de merveilleux artistes et de nouvelles scènes étrangères.
Nous ne pouvons également que saluer l’action menée par La Maison Rouge pendant treize ans, qui loin de servir les intérêts de la collection privée de son mécène, aura réalisé, bien que privée, un véritable travail de service public! Rares sont les fondations qui assument des choix parfois singuliers et totalement déconnectés des modes et du marché de l’art. Pour cela aussi, La politique artistique de La Maison Rouge nous manquera. Alors, nous allons profiter plus que jamais des sept futures et dernières expositions qu’elle nous proposera jusqu’à sa fermeture: très prochainement L’esprit français, Contre-cultures 1969 à 1989, puis cet été une exposition de groupe, Inextricabilia, enchevêtrements magiques et une monographie d’Hélène Delprat, I did it my way ; à l’automneEtranger résident, la collection de Marin Karmitz ; en février 2018, à la fois, Black Dolls, la collection de Debbie Neff et l’œuvre de l’artiste rom Ceija Stojka (1933-2013), et enfin L’envol à partir du mois de juin 2018 (jusqu’au 30 octobre).
Même si Antoine de Galbert a assuré que sa fondation éponyme restera active dans le mécénat culturel, une page se tourne. Un nouveau chapitre « Fondations privées » s’écrira très prochainement à Paris avec l’ouverture de la Fondation Pinault et dès octobre de la Fondation Galeries Lafayette. Deux nouvelles fondations occuperont ainsi le paysage culturel de la capitale, reste à voir si elles aussi ignoreront les méthodes de l’industrie culturelle et s’émanciperont des modes…Rien n’est moins sûr!
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