PIERRE SEINTURIER : « It’s a way of life! » Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
- Posted by Béatrice Cotte
- On 25 janvier 2016
- Art contemporain, Exposition en Galerie, Peinture
Révélé en 2013 au Salon de Montrouge, où il remporte le Prix spécial du Jury, Pierre Seinturier connait depuis un succès fulgurant!
Né à Paris en 1988. Diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs en 2011, il est représenté depuis 2014 par la très prestigieuse Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois.
Pierre Seinturier enchaîne les expositions personnelles et collectives à un rythme éffréné et confirme au fil des mois ses talents de peintre. Les collectionneurs s’arrachent ses oeuvres, comme sur la salon Drawing Now en 2015, où sa galerie présentait un solo show de grands dessins au pastel. Un pari risqué pour un artiste encore peu connu, mais un pari gagné haut la main, puisque la totalité des oeuvres exposées sur le stand fut immédiatement « sold out »!
C’est à nouveau le cas avec son actuelle et deuxième exposition personnelle « It’s a way of life » à la Galerie Vallois et son exposition » I want to believe » au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne. Un carton plein, d’autant que le Palais de Tokyo a d’ores et déjà réservé la scénographie de l’exposition « It’s a way of life« pour une prochaine exposition collective et a choisi une oeuvre de l’artiste pour illustrer son affiche.
Alors qu’est ce qui fascine tant les « regardeurs » dans les peintures de Pierre Seinturier?
Je dirai sa capacité à nous plonger dans un univers énigmatique, intimiste et mystérieux, qui attire et subjugue immédiatement le spectateur. Preuve en est, la magnifique scénographie, mise en place par l’artiste à l’entrée de la Galerie Vallois, qui nous projette instantanément dans un décor d’intérieur des années 40/50. On pense immédiatement au film Fenêtre sur cour réalisé par Alfred Hitchcock. Ici les fenêtres s’ouvrent sur des paysages à l’orée du bois, baignés d’une lumière de fin de journée, où des personnages vus de dos dans des postures énigmatiques attirent notre oeil. La touche poudrée et fondue du peintre et la lumière chaude qui émanent des toiles, nous plongent au premier abord dans une atmosphère de sérénité apparente, mais le silence des scènes devient vite pesant et les poses ambiguës des personnages finissent par provoquer un sentiment de malaise et créent une tension sous-jacente.
On s’approche alors irrésistiblement et on essaie de décoder les trois scènes. Font-elles partie de la même histoire? La narration est ouverte…Notre imagination s’emballe! Que fait cette femme nue à droite au milieu des bois regardant au loin une cabane allumée, et que regarde à gauche l’homme en se penchant par dessus son balcon? Que veulent signifier le colt et le panneau représentant un cow boy ? Autant d’énigmes qui aiguisent notre curiosité de « voyeur ».
On cherche des indices du côté du titre de l’oeuvre, en anglais et énigmatique lui aussi…Le bureau vintage, les tonalités « surannées », nous plongent dans la nostalgie des « polars » et « westerns » hollywoodiens, ceux de l’âge d’or des films américains à suspense.
Dans ces « arrêts sur image » Pierre Seinturier nous emporte dans une étrangeté du quotidien, pleine de paradoxes et de frustrations, romancée dans une intrigue très cinématographique.
En empruntant au cinéma les angles de vue, les scènes intrigantes et le bain d’un technicolor « éventé », Pierre Seinturier nous plonge donc dans un climat de soirée inquiétante qui laisse présager des drames à venir : un meurtre, une lutte, une noyade, on frissonne…
De « regardeurs » nous devenons « voyeurs » et « témoins » d’instants saisis à la volée.
La chaise et le bureau appellent l’écrivain, le romancier, le scénariste ou le visiteur à coucher sur le papier la suite de ces saynètes. Dans tous les cas, on ressent l’irrésistible envie d’ouvrir la fenêtre pour entrer dans le monde imaginaire du peintre dont chaque toile est une porte d’accès. On imagine que pour Pierre Seinturier chaque touche de pinceau est elle aussi une tentative de se fondre, de se glisser dans la trame des toiles. Finalement, peu importe le sujet où la morale de l’histoire, ici seul le geste de peindre compte! It’s a way of life!
PIERRE SEINTURIER
« It’s a way of life! »
Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois
36, rue de Seine
75006 PARIS
Jusqu’au 31 janvier 2016
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