ROBERT LONGO – Hors-Champs – Entretien avec Laure Adler
- Posted by Béatrice Cotte
- On 19 juin 2016
L’artiste américain Robert Longo est peintre, sculpteur mais aussi vidéaste. Il s’entretient avec Laure Adler.
Robert Longo nait dans une famille d’immigrés italien : « Mes parents voulaient absolument que nous soyons américains » se souvient-il. A part sa sœur qui était chanteuse d’opéra, ses parents n’étaient pas des artistes. Mais il a « toujours aimé dessiner », peut-être aussi parce qu’il était dyslexique. « _Dessiner était le moyen de m’échapper de tout, _dit-il.Ca a toujours été un moyen pour moi de communiquer. »
A près ses études secondaires, il va à l’université et fait de la biologie marine : « Ça n’a pas été ma voie au final, Je n’étais pas assez intelligent, c’est trop de travail. (…) Je suis donc sorti de l’université sans diplôme et je me suis dit : je ne sais pas quoi faire alors je vais dessiner… »
Il part alors pour l’Italie, à Florence, à l’Académie du dessin. Qu’il quittera rapidement pour retourner aux Etats-Unis dans une petite école d’art de l’Etat de New York, période à laquelle il commence à entrer dans ce monde qui le fascine tant. « Je vivais alors à Buffalo dans un vieil entrepôt avec toute une équipe. On a décidé d’ouvrir un espace artistique et on a invité des artistes à venir à Buffalo à ce moment-là. » Il fait alors la rencontre de nombreux artistes comme la photographe Cindy Sherman.
« Lorsqu’une génération succède à celle qui l’a précédée, ce qui a été fait par les artistes précédents. En l’occurrence pour moi, c’est l’art conceptuel qui m’a précédé (…) puis il ne faut pas oublier le cadre politique de l’époque, c’était les années Reagan. Donc la tendance était plutôt au retour en arrière… Pour se distinguer de ses prédécesseurs, ma génération n’a pas voulu faire quelque chose de romantique. On voulait aller de l’avant on voulait réfléchir à ce que pouvait être l’art. »
Vers la fin des années 70, il travaille sur une pièce de théâtre, ‘’The American Soldier’’ qui connaît un certain succès. Il se souvient avoir été marqué par l’article d’un journaliste à son propos : « le journaliste disait qu’en tant qu’artiste, il faut travailler dans le sens de l’affectif ou de l’affection, c’est-à-dire que ce qui retient l’attention, c’est ce vers quoi vous vous orientez. C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’il fallait laisser de côté le reste, tout ce que je faisais. Je faisais des performances, je faisais de la musique, je me suis dit : je laisse tomber tout ça, je me concentre sur la photo, sur l’image. Et c’est de là que sont venues mes premières séries»…
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