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Montréal : Petit aperçu de la scène artistique contemporaine

  • Posted by Béatrice Cotte
  • On 15 novembre 2012
  • Canada, Galerie d'art, Montréal

J’ai profité d’un séjour d’une semaine à Montréal pour visiter les musées et les galeries d’art de cette grande ville québécoise, et me faire une petite idée de la scène artistique contemporaine canadienne. Si le Musée des Beaux-Arts de Montréal vaut le détour, j’ai été, avouons le, moins impressionnée par le Musée d’Art Contemporain. Il faut cependant souligner une très jolie muséographie et une belle salle consacrée aux œuvres all-over de Jean-Paul Riopelle (1923-2002), le très cher « bûcheron canadien » d’André Breton et le plus grand peintre à ce jour de l’histoire du Canada.

J’ai pris infiniment  plus de plaisir à parcourir les galeries d’art de la ville. J’ai poussé la porte d’une quarantaine d’entre-elles, et je remercie tout spécialement Saada El-Akhrass, coordonnatrice de l’association des galeries d’art contemporain de Montréal (AGAC), pour ses bons conseils. J’ai rencontré des galeristes très accueillants qui m’ont fait découvrir avec joie les artistes qu’ils soutiennent. 

Les artistes exposés sont quasi exclusivement canadiens, et le marché montréalais s’avère de ce fait très centré sur lui-même. Ce « nationalisme » se révèle très utile pour celui qui souhaite avoir un panorama clair de la scène artistique montréalaise.
Ainsi, de l’édifice du Belgo, qui rassemble une trentaine de galeries en plein centre de Montréal, en passant par le nouveau site de l’Arsenal, et les galeries du quartier de la « petite Italie », voici une sélection des « spots » à ne pas manquer si vous visitez Montréal.
Les galeries du quartier de la « petite Italie »
                                                 

La Galerie Art Mûr
5826, rue Saint-Hubert, espace 100, Montreal (Québec) Canada H2S 2L7
www.artmur.com
Salle d’exposition de la Galerie Art Mûr
 
La Galerie Art Mûr, qui représente Diana Thorneycroft, la seule jeune artiste canadienne que je connaissais à mon arrivée là-bas, a été mon point de départ. Je remercie tout spécialement, Eve de Garie-Lamanque qui m’a sorti des réserves  les photographies de Diana et qui m’a ensuite ouvert les portes d’un nouvel univers. 
 
Fondée en 1996 et située dans la quartier de la « petite Italie » depuis 2002, Art Mûr déploie  ses sept salles d’exposition et représente une trentaine d’artistes, dont la plupart sont présents dans les collections de nombreux musées. Cette galerie est fière de s’afficher comme la seule galerie d’art contemporain québécoise à compter dans ses rangs autant d’artistes québécois que d’artistes provenant du reste du Canada, ainsi qu’autant d’hommes que de femmes artistes.
Lors de ma visite avec Eve de la galerie Art Mûr, j’ai tout spécialement remarqué le travail de Patrick Beaulieu.


Patrick Beaulieu  « For Intérieur »
Né en 1974 à Drummondville, vit et travail à Montréal

Patrick Beaulieu, for intérieur, sang 4, 2012,
impression numérique, 86 x 84cm, édition 1/5

Deux séries d’impressions numériques, « for intérieur –sang » et « for interieur – braise » tentent de saisir des formes de passage. Elles présentent, d’une part l’atterrissage d’une plume rougie par le sang sur l’écran d’un numérisateur et, d’autre part, l’ultime image produite par un tel appareil alors qu’il est détruit par l’action de la chaleur de la braise. Fixées dans une netteté presque impossible, la plume souillée et la braise incandescente gisent sur un noir dense et profond.  Les morceaux de braise éclatent comme des paysages, comme un commencement ou une fin du monde.

Patrick Beaulieu, for intérieur, braise 2, 2012,
impression numérique, 148 x 108cm, édition 1/5
Patrick Beaulieu, for intérieur, ailes en aluminium ,
2012, installation


Dans l’installation centrale, des dizaines d’ailes métalliques sont soumises aux pulsations d’un éclairage rouge incandescent. Encore une fois, la matière est mise à l’épreuve précisément là où le visible ne recouvre pas la totalité du réel. Les installations comme les images de Patrick Beaulieu recherchent le potentiel poétique de ce jeu d’apparition et de disparition.

Vidéo sur l’artiste : https://vimeo.com/3195104
La Galerie Battat Contemporary
7245, rue Alexandra, espace 100, Montreal (Québec) Canada H2R 2Y9

www.battatcontemporary.com

Immeuble de la Galerie Battat Contemporary
Dirigée par Daisy Desrosiers, cette jeune galerie exposait pendant mon séjour des oeuvres du grand sculpteur canadien Roland Poulin, dont une sculpture monumentale, « Ultime dialogue » tout spécialement faite in-situ pour la galerie.

Roland Poulin  « Ultime dialogue »
Né en 1940 à Saint-Thomas (Ontario). Vit et travaille à Sainte-Angèle-de-Monnoir 
Très inspirées par le travail de Soulage, les sculptures épurées et minimalistes de Roland Poulin établissent un dialogue silencieux et animé avec le lieu qui les accueille. Sobres, et volontairement délestées de tout ce qui ne relève pas de l’essentiel, ses sculptures invitent à la réflexion.

Roland Poulin, Ultime dialogue, 2012, laiton et acier inoxydable, 229 x 220 x 116cm

 « Ultime dialogue » ce sont deux éléments verticaux polyédriques qui se font face, de manière oblique, légèrement inclinés : ils campent une entrée, un passage ou encore un portail stylisé. Une invitation à pénétrer leur espace, les contourner, les effleurer. Massifs, graves, fait de l’essentiel, opaques et pourtant couverts de variations de gris, ils irradient la lumière. Chaque élément comporte une surface en acier inoxydable, qui réfléchit la présence du spectateur. Vibrantes, toutes les surfaces se teintent aux couleurs de l’environnement. Dans  « Ultime dialogue », paradoxalement Roland Poulin réussi à faire de deux corps sombres une oeuvre de lumière.
Roland Poulin a étudié à l’École des beaux-arts de Montréal de 1964 à 1969. Il a enseigné, entre autres, à l’Université Laval à Québec (1973-1981) et au Département des arts visuels de l’Université d’Ottawa (1987-2005).
Roland Poulin est lauréat des prestigieux prix suivants : le prix Ozias-Leduc de la Fondation Émile- Nelligan en1992, le prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des Arts du Canada en 1996, le prix Jean-A.-Chalmers de la Fondation Chalmers à Toronto en 1998, le prix Paul-Émile-Borduas du Gouvernement du Québec en 2001 et le prix du Gouverneur général du Canada pour les arts visuels en 2005.
Vidéo sur l’artiste : https://vimeo.com/32791061
La Galerie BAC
6341, boulevard Saint-Laurent, Montreal (Québec) Canada H2S 3C3

www.galeriebac.com

Intérieur de la Galerie BAC

 

Petit coup de cœur pour la plus jeune et la plus petite des galeries que j’ai visité, la galerie BAC, dirigée par la charmante Karine Lafleur. Ce petit écrin, à la scénographie impeccable et soignée, niché à proximité du quartier de la petite Italie, présente à la fois des artistes canadiens d’après-guerre et des artistes émergents.
 
John Kissick
Né  à Montréal, vit et travail en Ontario
John Kissick, study for an abstract painting, 2011, huile sur toile, 18″x18″

 

Peintre et écrivain, John Kissick fait exploser les couleurs pop sur ses toiles, un mélange joyeux de lignes courbes, de points de couleurs et de matières qui ont fait pétiller mes petits yeux !
John Kissick est allé à l’Université de Harvard Graduate School of Education Institutes for Higher Education.  John Kissick a enseigné à l’Université Penn dans le programme d’art visuel pendant 13 ans et a été doyen des Facultés des Arts du Collège de l’Ontario en Art et Design de 2000 à 2003.
Les œuvres de l’artiste ont étés inclues dans plusieurs expositions solo et de groupe au Canada, aux États-Unis et en Europe.  Au courant de l’année 2005, il a été admis au sein du groupe de l’Académie Royal des Arts du Canada.
John Kissick est Directeur du programme “School of Fine Art and Music” à l’Université de Guelph en Ontario depuis juillet 2003.
Site internet de l’artiste : www.johnkissick.ca
Vidéo sur l’artiste : http://www.youtube.com/watch?v=ALv4zMcM28U
L’édifice Belgo
372 rue Sainte-Catherine Ouest, Montreal (Québec) Canada H3B 1A2

L’édifice Belgo, extérieur

 

L’édifice du Belgo, édifié en 1912, est un ancien immeuble commercial de 5 étages, transformé aujourd’hui en centre d’art dynamique qui rassemble des centres d’artistes autogérés, des ateliers d’artistes et qui accueille surtout la plus grande concentration de galeries d’art contemporain au Québec.

L’édifice Belgo, intérieur
A chaque étage, de part et d’autre d’un long couloir qui traverse tout l’immeuble, se distribuent les galeries. Parmi elles, ce sont trois galeries la Galerie Trois Points, la Galerie Joyce Yahouda, et la Galerie Pierre-François Ouellette qui ont plus spécialement retenues mon attention.

La galerie Trois Points
5ème étage – espace 520

www.galerietroispoints.qc.ca

Galerie Trois Points, intérieur

Cette galerie est véritablement celle que j’ai préféré de l’édifice Belgo, tout d’abord pour son accueil, mais surtout pour sa sélection d’artistes. Fondée en 1988, la Galerie Trois Points s’est donnée comme objectif de faire connaître et de promouvoir, tant sur le plan national qu’international, un groupe d’artistes dont l’originalité du travail témoigne de la diversité et du dynamisme du milieu artistique québécois. Lors de ma visite, j’y ai donc découvert deux jeunes artistes très intéressants, qui ont chacun développé une technique graphique très spécifique et une esthétique très surprenante.

Winnie Truong « Double Twist »
Née en 1988 à Toronto au Canada. Vit et travaille à Toronto.
Winnie Truong,Loop De Loop, 2012, Crayon sur papier, 56 x 61 cm.


La galerie Trois Points, présentait pour la première fois à Montréal le travail de cette toute jeune artiste de Toronto, seulement âgée de 24 ans, qui se révèle très talentueuse.


La pratique de Winnie Truong révèle un désir de représenter le corps humain dans ce qu’il a d’atypique. Un bizarre sentiment d’étrangeté émane de ses dessins qui inévitablement questionnent notre rapport à la beauté. L’artiste explore les limites du beau et du laid du visage dans ce qu’il a de délicat et de grotesque. Ses personnages, isolés et anonymes, prennent des allures incontestées de mutants. Mais la finesse du trait et les subtiles nuances des couleurs font des portraits de Winnie Truong des oeuvres où la qualité du dessin rebute moins qu’elle ne fascine.

Winnie Truong, Infinite Capture, détail, 2012, 
Crayon sur papier, 56 x 61 cm.


La présence excessive de cheveux est un élément central dans les compositions de la jeune torontoise. Référant à nos origines animales, la pilosité est à la fois une source de désir et de révulsion. L’élément pileux, qui possède habituellement le rôle de différenciateur du genre, devient, dans l’univers de Winnie Truong, source d’ambiguïté. Avec Double Twist, Truong explore les forces qui nous poussent à vouloir nous conformer aux conventions, tout en conservant le désir de nous démarquer.

Winnie Truong a terminé ses études à l’OCAD (Toronto) en 2010. La jeune artiste a déjà plusieurs expositions individuelles et collectives à son actif, ayant notamment exposé à Toronto, New York, Sans Francisco, Copenhague et Miami. Elle est déjà récipiendaire de nombreux prix dont 1ère  oeuvre! qui lui a été décerné en 2010 par la Banque de Montréal, qui récompense des étudiants en arts visuels émergents du Canada. On retrouve également son travail dans plusieurs collections, dont celle du Nerman Museum of Con- temporary Art au Kansas.
Site internet de l’artiste :  www.winnietruong.com
Vidéo sur l’artiste :   http://vimeo.com/17191072
Max Wyse « vol de nuit »
Née en 1974 à Kamloops en Colombie-Britannique. Vit et travaille à Montréal.
Max Wyse, Prospektorrr, 2011, Acrylique et pastel sous feuille d’acrylique,152,4 x 243,84 cm.

Immédiatement, en voyant les oeuvres de cet artiste j’ai pensé aux peintures de Jérôme Bosch (1453-1516). Je ne suis pas spécialement sensible à l’iconographie particulière qui le caractérise, mais j’ai été fasciné par sa technique. Chez Max Wyse, la feuille d’acrylique est à la fois support et surface, l’artiste travaillant par couches successives à l’envers du Plexiglas, du premier plan jusqu’au dernier, inversement à la méthode traditionnelle de la peinture. Il commence ainsi toujours par le dessin, pour terminer par les larges aplats de couleurs qui constituent l’arrière-plan de ses tableaux. La minutie exceptionnelle qu’exige cette méthode fait de la plus récente série de Wyse des œuvres particulièrement exceptionnelles sur le plan technique. L’exposition, qui présente les plus grands formats sur lesquels l’artiste a travaillé jusqu’à maintenant, met notamment en scène les tribulations d’un paysan cherchant à se conformer aux codes qui prévalent dans le désert.

Max Wyse, Dinner Guest II, 2012, 
Acrylique et pastel sous feuille d’acrylique, 63,3 x 61 cm 

Max Wyse a mis en place une iconographie quasi mythologique qui lui est toute propre. Si les personnages prennent racine dans un corps humain, celui-ci est transformé rapidement en véritable réceptacle dans lequel convergent les mondes végétal, animal et minéral. Le corps devient aussi le véhicule qui permet de voyager à travers les cultures et l’histoire.
Son travail a été présenté notamment à Montréal, Paris, Vancouver, Toronto et New York et fait partie de bon nombre de collections publiques et privées, notamment celles du Musée Régional de Rimouski, de Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Banque nationale du Canada, du Cirque du Soleil, de Montmart Fund (Paris) et de Giverny Capital.
Site internet de l’artiste : www.maxwyse.com
Vidéo sur l’artiste : http://www.youtube.com/watch?v=qd6FrBkA_FE
La galerie Joyce Yahouda
5ème étage – espace 516

www.joyceyahoudagallery.com

Galerie Joyce Yahouda, intérieur, vue au second plan d’une oeuvre de Sébastien Pesot, Pavillon.

 

La Galerie Joyce Yahouda, est une galerie très dynamique qui présente, depuis plus de trente ans, un corpus multidisciplinaire d’œuvres critiques et engageantes. J’ai pu y apprécier le travail de l’artiste Sébastien Pesot, né à Rimouski en 1971, dont l’exposition « Pavillon », mêle photographie, vidéo et performance. Cet artiste utilise l’instrument de musique, ici la trompette, comme sujet de recherche. Bien que le titre nous donne un indice, ces images restent intrigantes. Chaque élément est scruté en gros plan, ici le pavillon de la trompette, et la matérialité de l’instrument prend une place prépondérante dans ces images. Le vide est aussi représenté comme un trou noir qui absorbe toute lumière.
Site internet de l’artiste : www.sebastienpesot.com
La Galerie Pierre-François Ouellette
2ème étage – espace 216

www.pfoac.com
Galerie Pierre-François Ouellette, intérieur

Au deuxième étage de l’édifice Belgo, presque isolée de ses confrères, se trouve la Galerie très épurée de Pierre-François Ouellette. Etablie en 2001, cette galerie présente au sein de  « deux cubes blancs », et une « boîte noire », des œuvres d’artistes de renommé internationale. Lors de ma visite, la galerie présentait une nouvelle version de l’installation « Trous noirs » de Marie-Jeanne Musiol. Une exposition qui au delà de l’esthétique, fait réfléchir…

Marie-Jeanne Musiol « Trous noirs »
Vit et travaille à Gatineau au Québec,

Marie-Jeanne Musiol, Trous noirs no. 049, 2011
épreuve numérique, 48.5 x 61 cm, édition 1/7
Le moins que l’on puisse dire est que cette exposition m’a prise à la gorge. De loin, la vision de toutes ces photos de « trous noirs » avait quelque chose de géométrique et esthétique, très séduisant à l’oeil, mais de près, dès que l’on fixe son regard sur une œuvre en particulier, ce dernier s’enfonce dans ce trou noir abyssal, et l’émotion inévitablement prend le dessus sur l’esthétique !
Les images des ouvertures de latrines alignées sans fin dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau matérialisent une vision de l’énergie sombre qui investit toujours ces structures en lente désagrégation. Comme des trous noirs cosmiques condensant une formidable puissance, les latrines manifestent le mal absolu : le réduction de millions d’êtres à une humiliation sans rédemption, la perte de sens, une voie sans issue…
Marie-Jeanne Musiolpoursuit sa réflexion photographique à Auschwitz en parallèlle à l’enregistrement des empreintes lumineuses de plantes.  Ses œuvres figurent entre autres dans les collections du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée canadien de la photographie contemporaine, de la Bibliothèque nationale de France, du Museum of Fine Arts de Houston.
Site internet de l’artiste :  www.musiol.ca
L’arsenal
2020, rue William, Montreal (Québec) Canada H3J 1R8
www.arsenalmontreal.com

Extérieur de l’Arsenal

 

Si vous allez à Montréal, courez à l’Arsenal ! C’est, sans conteste, le nouveau « spot » d’art contemporain de la ville. Ce nouveau complexe d’art a ouvert ses portes en mars dernier et s’est installé dans un ancien chantier naval entièrement rénové. Le lieux est magique et l’espace grandiose permet d’y exposer des installations ou des œuvres monumentales.
L’Arsenal occupe un édifice de plus de 3 700 mètres carrés  construit en 1846. Cet entrepôt, originellement partie intégrante du gigantesque chantier naval de Montreal Marine Works, a été établi par Augustin Cantin. L’architecture intérieure et extérieure de l’immeuble témoigne de ce riche passé industriel.

Grande nef de l’Arsenal


Les instigateurs de l’ensemble de ce projet novateur sont M. Pierre et Mme Anne-Marie Trahan, un couple de collectionneurs montréalais. Ce nouveau centre d’art contemporainabrite deux galeries privées (Galerie René Blouin et Galerie Division), une collection privée (Collection Majudia), un studio d’artiste et une immense « nef » principale. Cette dernière héberge des expositions d’envergure et deviendra le théâtre d’événements corporatifs, privés et philanthropiques.

La visite de cet espace « hors norme » m’a permis de découvrir deux artistes peintres canadiens déjà confirmés, Kim Dorland représenté par la Galerie Division et Dominique Gaucher.
Kim Dorland
Né en 1974 à Wainwright en alberta au Canada. Vit et travaille à Toronto.

Kim Dorland, Woods #6, 2009, médiums mixtes sur bois, 144″ x 192″, Collection Majudia.

Kim Dorland s’inscrit dans la tradition de l’art du paysage canadien, avec une touche très personnelle. Il exhibe une nature luxuriante, une vision fantasmagorique de la forêt canadienne à travers une dépense excessive de couleurs, de matière, qui fait apparaître les formes, en même temps qu’elle les noie sous un débordement pigmentaire.
Kim Dorland utilise une variété d’approches et de mediums pour créer des paysages et des portraits qui vibrent par la brillance de la peinture et se dévoilent en une densité impressionnante de peinture à l’huile, parfois très épaisse sur la surface.

Kim Dorland, détail


L’artiste décrit son langage visuel comme un dialecte régional qui serait beau et problématique à la fois. Son style de peinture unique insuffle un sens aux sujets banals et quotidiens de ses paysages. L’application et les couches de peinture évoquent le temps et la mémoire de ce que révèlent les tableaux: les fêtes nocturnes dans les buissons, les skaters dans les banlieues, les portraits de sa femme. Il nous amène dans ces lieux : son monde et la passion de la peinture.

Kim Dorland expose à travers le Canada, les Etats-Unis et l’Italie. Deux fois finaliste au Concours de peinture canadienne de la Banque Royale du Canada, ses oeuvres font partie de plusieurs collections, notamment The Sander Collection, Berlin, The Glenbow Museum, Calgary, Banque Royale du Canada et Banque de Montréal.
Site internet de l’artiste : www.kdorland.com
Vidéo sur l’artiste : https://vimeo.com/1569492
Dominique Gaucher
Né à Saint-Hyacinthe en 1965. Vit et travaille à Montréal.

Dominique Gaucher, Delta, 2011-2012, acrylique, huile et papier sur toile, 180″ x 422″

L’immense toile, Delta, exposée à l’Arsenal, est spectaculaire et nous aspire dans un univers quasi apocalyptique où la nature se déploie avec toute sa puissance destructrice.
On doit se positionner assez loin pour avoir une vue d’ensemble de cette gigantesque toile, et de loin on imagine voir un paysage terrestre immense mais normal. Puis en s’approchant, à la façon d’un zoom à la google earth, on entre dans la catastrophe, la destruction des bâtiments, les bateaux qui s’entrechoquent, l’inondation. Plus on s’approche, plus les détails du drame qui vient de se jouer se multiplient dans toute leur horreur. Et tout d’un coup ce sont toutes les images vidéos des récents tsunamis qui nous submergent à nouveau…

Dominique Gaucher, Delta, détail.


La nature remet, d’un coup d’un seul, l’homme à sa place ! Cette œuvre fait évidemment référence aux forces de la nature. L’œuvre Delta fait partie d’un ensemble intitulé Némésis et le nom de cette déesse grecque, qui symbolisait la vengeance, le châtiment que les dieux infligent aux humains qui pèchent par irrespect des lois de la nature, finit de donner tout son sens à la peinture de Dominique Gaucher.

« C’est l’arrogance de l’Homme qui créera sa perte » prophétise l’artiste à travers son œuvre, de quoi réfléchir…

 Au cours des 25 dernières années, Dominique Gaucher s’est principalement fait connaître comme peintre de toiles de fond et de tableaux pour le théâtre et le cinéma. En 2001, il a terminé sa maitrise en beaux-arts à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Ses oeuvres sont depuis présentées dans plusieurs galeries et foires nationales. En 2001, l’artiste a gagné le prix du Conseil des Arts du Canada et en 2009 on lui a accordé l’honneur de sculpter la vasque olympique des Jeux de Vancouver.  
Vidéo sur l’artiste : http://www.youtube.com/watch?v=6SE9IZ6U9wE
La Galerie Parisian Laundry
3550, rue St-Antoine Ouest, Montreal (Québec) Canada H4C 1A9
www.parisianlaundry.com

Parisian Laundry Gallery, intérieur.

A l’image des grandes Galeries parisiennes, Gagosian (au bouget), Thaddaeus Ropac (à Pantin)  et la Galerie RX (Ivry), la Galerie Parisian Laundry a décidé de s’excentrer du centre de la ville pour investir un lieu plus « industriel ».  la Galerie Parisian Laundry est un impressionnant bâtiment industriel sur trois niveaux de 1400 m2. En 2001, la galerie prend possession d’une ancienne blanchisserie située à Saint Henri, ancien quartier ouvrier de Montréal. Il faudra ensuite quatre ans de restauration intensive pour transformer le lieu en un centre d’expositions. Les visiteurs sont en contact direct avec le sol de béton, les poutres en bois massif, l’acier et le verre. Baignées par le flot de lumière naturelle qui circule entre les immenses fenêtres, les œuvres des artistes sont particulièrement mises en valeur. La pièce de résistance de la galerie est l’ancienne chambre des machines : ce « Bunker » de béton sur deux niveaux est un espace idéal pour les œuvres multimédia et les projections, ainsi que pour les installations in situ, les œuvres audio et la sculpture.
Janet Werner
Née en 1959 à Winnipeg au Canada.
Janet Werner, Earthling (red sweater), 2012, huile sur toile,
274,3 x 198,1 cm, Collection du Musée d’Art Contemporain de Montréal.

Le travail de Janet Werner met en scène des personnages fictifs qu’elle crée à partir d’images appartenant à la culture populaire : mannequins, célébrités, poupées ou figurines. Elle utilise et détourne à la fois le genre du portrait, en prenant comme point de départ des figures féminines anonymes auxquelles elle attribue des personnalités inventées. Pour élaborer ces tableaux, elle explore le pouvoir iconique de l’image, faisant appel à l’imaginaire, à la mémoire et à la projection, si bien que ces portraits anonymes sont investis de subjectivité et d’émotion. Tout en conservant des points communs avec le modèle original, ils représentent en même temps la transformation, l’innocence et la perte. Les œuvres récentes de Werner révèlent un décalage dans les proportions des personnages, devenus le lieu d’un conflit déclaré entre la beauté et le grotesque. Pliées, découpées, occultées ou déformées, peintes dans une gamme de couleurs lumineuses ou ternies, et à une échelle variant du minuscule au gigantesque, ces figures ont un aspect irréel. Un léger parfum de sorcellerie émane des portraits, sans qu’on sache très bien si ces créatures font partie de celles qui jettent un sort, ou qui le subissent. Muets et en attente, sollicitant notre attention, à la fois imposants et impuissants, les personnages de Werner incarnent le conflit et la contradiction. Arborant leur complexité comme une couronne, ils confrontent le spectateur du fond de leur solitude, fascinants comme des clowns absurdes, ou des sorcières pratiquant une sorte de magie primitive. 


Janet Werner, dont le Musée d’art contemporain de Montréal vient d’acquérir auprès de la Parisian Laundry Gallery, l’oeuvre illustrée ci-dessus, a effectué sa maîtrise à l’université Yale, New Haven, Connecticut, en 1987. Peintre reconnue depuis plus de 15 ans, Janet Werner a participé à de nombreuses expositions partout au Canada. En Europe, elle a également exposé à la Biennale de Prague, et à Cologne, en Allemagne. Ses œuvres sont dans de nombreuses collections.

 Vidéo sur l’artiste : http://vimeo.com/21495251
Association des galeries d’art contemporain :
Agac
Edifice Belgo – espace 318,
372 rue Sainte-Catherine Ouest, Montreal (Québec) Canada H3B 1A2
www.agac.qc.ca
Foires d’art contemporain au Canada:

Art Toronto – octobre
Foire internationale d’art contemporain, Toronto,
14ème édition en octobre 2013 – une centaine de Galeries
www.arttoronto.ca
Papier – avril
Foire d’art contemporain d’œuvres sur papier, Montreal,
6ème édition du 25 au 28 avril 2013 – une quarantaine de galeries
www.papiermontreal.com
Magazines canadiens d’art contemporain :
Canadian Art
www.canadianart.ca
Vie des arts
www.viedesarts.com
Ciel variable
www.cielvariable.ca
etc
www.etcmontreal.com
esse
www.esse.ca
Artiste qui representera le Canada à la prochaine Biennale de Venise en 2013 : Shary Boyle
 
Shary Boyle, Canadian Artist, 2012, techniques mixtes.
 

About Béatrice Cotte

Fondatrice et Rédactrice en chef Diplômée d'une maîtrise en Histoire de l'art (Panthéon Sorbonne - Paris IV) et d'un Mastère en Management de l'édition (ESCP), elle commence sa carrière dans l'édition de livres d'art (Ville de Lyon et Imprimerie Nationale). Après une expérience en marketing dans le domaine du Luxe (LVMH et LANCASTER) et la création de deux marques textiles (Une Fée, Un Ange et Magic Stroller Bag), elle revient à ses premiers amours, l'art, et fonde en 2012 le site Follow Art With Me, transformé en 2016 en Follow Art With Us. En 2016, Béatrice est membre du Jury du Prix des Amis du Palais de Tokyo. En 2017 elle fonde l'association FAWU et la Bourse FAWU ABROAD.

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